• 12 juin 2009
  • 3  min

L’Europe fait entendre sa voix dans les kiosques

Interview de Renaud de Chezournes, Directeur de la rédaction et co-directeur de la publication

renaud de chazournesl européenLe 28 mai dernier, Renaud de Chazournes, ex-rédacteur en chef de Courrier Cadres, et Michel Spengler, ancien secrétaire général du groupe Les Echos, ont lancé L’Européen, un mensuel généraliste destiné aux citoyens européens. Pour en savoir un peu plus sur le lancement de ce nouveau mensuel, Wellnews a interrogé Renaud de Chazournes, Directeur de la rédaction et co-directeur de la publication.

Renaud de Chazournes a été rédacteur au service économique du Quotidien de Paris de 1982 à 1986, puis Chef adjoint du service étranger en charge des questions européennes, de la gestion des correspondances, des enquêtes et des éditoriaux. Il assure ensuite la rédaction en chef de l’agence Agra Europe/Agra Presse, puis devient Rédacteur en chef adjoint de l’hebdomadaire L’Européen lancé par Le Monde et The European. Il fut par la suite l’initiateur du repositionnement et de la relance de Courrier cadres en qualité de Directeur de la Rédaction.

Vous venez de lancer L’Européen… Un nouveau titre qui, comme son nom l’indique, s’intéressera exclusivement à l’Europe. Que pouvez-vous dire de la ligne éditoriale de ce nouveau mensuel ?
C’est un mensuel de 120 pages consacrées, comme son nom l’indique, aux Européens. Nous sommes 500 millions de concitoyens de l’Union européenne. Un demi-milliard d’hommes et de femmes avec leurs rêves, leurs réussites, leurs passions, leurs créations qui se côtoient sur un territoire commun. Unis dans la diversité à l’heure de la mondialisation. Nous lançons ce magazine mensuel en partant du principe que l’Europe ne se réduit pas à quelques poncifs comme le plombier polonais et le faux vin rosé ! C’est une réalité beaucoup plus intéressante vécue par ses habitants. Réalité que l’on va découvrir, expliquer, comparer et comprendre chaque mois en lisant l’Européen, le magazine de la vie en Europe. Vous savez, il y a des tas de bonnes idées à prendre ailleurs. A l’heure où l’on est en quête de solutions, c’est intéressant d’aller voir ailleurs ! Vous l’avez compris, nous ne sommes pas le magazine de l’Europe institutionnelle et politique. A la lecture de l’Européen on découvre – ou redécouvre – également notre continent, son patrimoine, ses villes, ses régions. Par ailleurs, une rubrique est dédiée aux étudiants, la « génération Erasmus » pour qui l’Europe est une évidence.

Est-ce une réponse au fait que les Français soient les derniers de la classe en matière d’intérêt pour l’Europe ?
Vous affirmez cela parce que la France a dit « non » à la Constitution européenne. Mais, depuis, le sentiment des Français à l’égard de l’Europe a bien changé. Un sondage réalisé début mai par TNS Opinion auprès de 15 000 personnes en Europe le prouve. S’il confirme que les élections européennes sont loin de passionner les électeurs, il révèle qu’une majorité d’Européens (56%) estiment que « l’Europe est une chance ». Mais ce qui est le plus remarquable c’est que les Français en sont particulièrement convaincus : pour 67% d’entre eux l’Europe est une chance. C’est même pour 78% des Français grâce à L’Europe et une politique massive d’investissement que l’on pourra sortir de la crise. Quel décalage avec l’Europe politique aujourd’hui perçue comme une accumulation d’égoïsmes nationaux !
C’est pourquoi l’actualité politique, économique et sociale française est également décryptée par L’Européen, mais, comme les photographes, nous changeons de focale : nous préférons au zoom national le grand angle européen en analysant cette actualité française en la mettant en perspective avec celle de nos voisins. L’analyse prend alors un nouveau sens : comment parler de la réforme de l’Hôpital, des Universités, de la loi sur le téléchargement sur Internet ou, bien évidemment, des plans de relance de l’économie, sans s’intéresser à ce que font nos voisins ?

Des éditions étrangères sont-elles d’ores-et-déjà prévues ? En anglais, allemand ou espagnol, par exemple ?
Nous lançons dans la foulée un site internet leuropeen-web.eu en français et en anglais. C’est un premier pas. Cela va nous permettre d’être lus par des non francophones en Europe. C’est d’autant plus légitime pour nous que l’essentiel du contenu de notre magazine et de notre site peut intéresser aussi bien un Français qu’un Anglais, un Allemand ou un Suédois… Mais à terme, fort du succès de L’Européen en France, nous allons étudier les possibilités de partenariat avec des groupes de presse d’autre pays. Cela aurait tout son sens.

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