• 1 mars 2012
  • 4  min

Stéphane Soumier, journaliste sur BFM Business

Stéphane Soumier anime le grand show matinal consacré à l’économie sur BFMbusiness. Une quotidienne qui lui permet de réunir des spécialistes du monde politique, économique, social ou associatif, qui réagissent face à l’actualité. Stéphane Soumier met en lumière les stratégies des grands patrons et décrypte les grands mouvements. Rencontre avec un journaliste de talent qui partage sa vision et son analyse du moral des français, et des nouvelles tendances…

Grands patrons, responsables politiques, managers en pointe, ils sont tous les matins en direct avec vous à l’antenne pour décrypter leur stratégie ou commenter l’actualité. Comment va le moral des acteurs de l’économie française ? Y à-t-il une tendance générale que vous pourriez partager avec nous, à seulement quelques semaines des présidentielles ?

L’idée générale c’est que ça ne va pas si mal que ça. Deux points à retenir, le premier, le plus important : n’oubliez jamais que pour les 2/3 de la planète, demain sera meilleur qu’aujourd’hui. La France a beaucoup de mal à saisir le mouvement du monde, il est pourtant là, il porte l’ambition des entrepreneurs qui osent l’affronter. Le second point : la Banque Centrale Européenne est enfin rentrée dans la bataille, elle a déployé un colossal filet de sécurité sous les banques commerciales privées, qui elles même ont pu rallumer les moteurs du financement de l’économie. Cela s’est joué à la toute fin décembre, et les effets commencent à se faire sentir. Alors que les entreprises avaient peur de voir, comme en 2009, le sol s’ouvrir sous leurs pieds, on sait maintenant que ça ne sera pas le cas. Quant à la présidentielle, les acteurs économiques ont savouré, réellement, les premiers échanges sur le terrain de l’entreprise et de l’industrie, ils se félicitent de ce que les débats mettent tous à la une la notion de compétitivité. Le seul problème reste le rapport de notre vieux pays avec la création de richesse et le capital. Force est de constater que là-dessus on ne progresse pas.

Egalement actif sur Twitter et sur les réseaux sociaux, vous avez de nombreux followers. Considérez-vous votre métier différemment avec l’apparition des médias sociaux ?

Je prends régulièrement cette image : « la météorite internet est tombée, les dinosaures du journalisme essaient de survivre ». Je ne crois pas que les médias sociaux changent quoi que ce soit aux fondamentaux de mon métier, je crois qu’ils les renforcent. La profusion de l’offre amène une sélection naturelle par la qualité. Vous n’arrivez à émerger du « déluge numérique » qu’en apportant quelque chose de différent. Vous pouvez le faire par la provocation, mais alors vous mettez en danger votre marque et ce qu’elle représente. Vous pouvez le faire par la qualité, le travail, la pertinence, et je constate qu’ils sont récompensés de manière impressionnante. Notre travail audiovisuel reste de la production de contenu, c’est même finalement très valorisant pour nous qui apportons de la valeur ajoutée. Il est assez simple de transposer notre travail à l’écrit et de le diffuser sur le réseau. C’est assez instructif de regarder le comportement de nos lecteurs. Franchement, ce sont les papiers les plus exigeants qui se diffusent souvent le plus vite. Dernier point, Twitter impose l’humour, ça ne fait pas de mal à une profession qui se prend parfois un peu trop au sérieux.

De nouveaux projets pour 2012 ?

Je le dis sans aucune humilité, nous construisons en ce moment un media unique au monde, aussi exigeant sur la qualité de ce qu’il offre à la télévision que sur celle qu’il offre à la radio (à la différence des web-TV et des radios qui se diffusent en image sur leur seul site internet). Notre ambition est évidemment d’élargir encore notre diffusion, et nous espérons aujourd’hui que le CSA nous donnera les moyens de le faire, au vu de l’originalité de notre démarche. Les projets sont donc essentiellement d’améliorer le produit, encore et toujours, et de s’imposer comme la première marque de diffusion d’information économique. C’est d’ores et déjà le cas dans les faits, ça ne l’est pas encore dans la tête d’un certain nombre d’acteurs influents. Work in progress. L’avenir nous appartient parce qu’il va justement s’affranchir des moyens de diffusion. Le multi-canal sera la seule loi, pour l’information comme pour l’ensemble des business. C’est la logique de notre démarche

Stéphane Soumier : bio en bref

Présentateur et rédacteur en chef de Good Morning Business, la tranche d’information matinale de BFMbusiness, Stéphane Soumier, 47 ans, a commencé sa carrière il y a 25 ans à Europe1. Grand Reporter pendant 10 ans, il a rejoint le groupe NextradioTV en 2005 pour démarrer une nouvelle aventure marquée par la télévision. Depuis Novembre 2010, BFMbusiness est diffusée en radio et en télévision à travers la TNT, le satellite et les lignes ADSL.

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