• 3 novembre 2014
  • 3  min

Prenez le pouvoir sur votre vie !

Diplômé de l’Ecole Polytechnique, de l’Ecole des Mines, de l’Institut d’Etudes Politiques et de l’Ecole Nationale de l’Administration, Jacques Attali témoigne d’une carrière tout aussi exemplaire !

Professeur d’économie à l’école Polytechnique, à l’École des Ponts et Chaussées et à l’Université Paris-Dauphine, éminent écrivain auteur de 65 ouvrages, éditorialiste à l’Express et fondateur d’Action Contre la Faim, d’Eurêka, du GAFI et de la BERD, Jacques Attali est président de A&A (société internationale de conseils stratégiques), du Groupe PlaNet Finance et du mouvement pour l’économie positive.

Interview privilégiée de l’un des 3 plus influents intellectuels de France, à l’occasion de la sortie de son nouvel opus « Devenir soi ».

1/ « Devenir soi » est le dernier-né de la soixantaine d’ouvrages que vous avez écrits.
Faut-il toute une vie ou presque, pour devenir soi et trouver ainsi la sérénité? 

Toute une vie ? Non, pas du tout ! [Dans un monde aujourd’hui insupportable et qui, bientôt, le sera bien plus encore, il est temps pour chacun de se prendre en main, sans attendre indéfiniment des solutions miraculeuses]*. Devenir soi devrait se faire dès l’école. C’est dès lors que  l’on doit commencer et réaliser qu’il ne faut pas attendre la fin d’une vie. Si on ne devient soi qu’à la fin de sa vie, c’est assurément trop tard, alors on se retourne et on constate que l’on a perdu sa vie. D’autre part, devenir soi ne veut pas forcément dire atteindre la sérénité mais plutôt atteindre la plénitude. Il y a une réelle nuance car la plénitude peut aussi être faite d’inquiétudes, de doutes et de remises en cause.

2/ Votre philosophie du bonheur réside dans la méditation et la révolte, ce qui peut paraître paradoxal. Comment les deux se conjuguent-ils?

Trop souvent, la méditation est ressentie comme une façon d’accepter le monde comme il est. J’ai souvent suspecté une grande partie de la doctrine bouddhiste ou des doctrines tournant autour de la méditation d’être des apologies de la résignation, ce qu’elles sont souvent. Je pense que le retour sur soi, la prise de conscience de sa plénitude et du temps qui passe, doivent au contraire amener à se révolter, tout simplement pour que la vie soit la plus intense possible.
[Plus nombreux seront ceux qui ne se résigneront pas, plus profonde sera la démocratie, plus seront libérées des énergies, plus seront créées des richesses. Où que vous soyez, qui que vous soyez, agissez comme si rien ne vous était impossible. Ayez le courage d’agir. Prenez le pouvoir sur votre vie !]*

3/ Selon vous nous sommes des « résignés-réclamants ». Est-ce inhérent à la culture française et aux français?

Non, ce qualificatif de « résignés-réclamants » n’est pas propre aux français mais à chacun d’entre nous. Il témoigne déjà d’un progrès puisqu’il comprend la notion de « réclamant », une avancée par rapport à la situation antérieure d’esclavage et d’acceptation du monde comme il est. Mais désormais, il faut passer au stade supérieur, à savoir du stade de « résigné-réclamant » au stade de « l’autonome qui devient soi ». Ce constat vaut pour tous mais s’applique bien aux français car ceux-ci sont habitués à une société plutôt militaire, organisée à l’intérieur d’un système stable. Ils sont beaucoup plus soucieux d’appartenir à un système défini par d’autres que de créer le leur. Il y a toutefois beaucoup de français qui quel que soit leur milieu social, ne sont pas dans ce paradigme, ce qui fait la grandeur de la France.

4/ Aussi, pensez-vous qu’à l’aube de 2015, le pays et les citoyens soient capables de prendre le pouvoir sur leur vie, comme vous le recommandez?

Bien sûr, je pense que les français sont tout à fait capables de prendre le pouvoir sur leur vie pour devenir eux-mêmes, dans un élan de courage que je qualifierais de « suicidaire et salvateur ». Je pense que la colère qui gronde dans ce genre de pays doit conduire à ce genre de mouvement insolite. Cet élan de courage, ce ne sont pas que les français qui doivent en faire preuve mais chacun d’entre nous. [De Gandhi à Steve Jobs, de Bouddha à Picasso, ils sont nombreux, ceux qui se sont libérés des déterminismes et des idéologies, pour choisir leur destin et changer le monde. Aujourd’hui, mille trajectoires humaines, célèbres ou anonymes, donnent le signal d’une nouvelle Renaissance. Toutes incitent à réfléchir au chemin que chacun peut emprunter, pour choisir et réussir sa vie]*.

 

Avec l’aimable contribution
de Speakers Academy®.

*Les passages mis [entre crochets] sont des extraits de l’ouvrage de Jacques Attali
« Devenir soi » (Editions fayard).

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