• 2 avril 2015
  • 3  min

Interview Stéphane Rotenberg

Avant Pékin Express et Top Chef, vous aviez fait vos armes dans la presse écrite. Tour à tour animateur TV, reporter, producteur… cela fait plus de 20 ans que vous êtes dans le PAF. En prenant un peu de recul sur votre carrière et plus globalement sur le métier de journaliste TV, qu’est ce qui a changé fondamentalement ?

Je ne suis plus journaliste officiellement. Il faut avoir plus de 51% de sa rémunération en tant que journaliste. Je suis principalement animateur de télévision et producteur et les revenus de mon activité de journaliste sont aujourd’hui en dessous du seuil. Cela étant dit, j’étais journaliste pendant plus de 10 ans, et bien que je n’aie plus ma carte de presse, j’ai toujours mon numéro et bizarrement je le connais par cœur.
Ce qui a changé ? Aujourd’hui beaucoup de gens font profession de traiter l’information. Avant c’était assez simple, on avait la presse écrite, la radio, la télé et globalement c’était tout. Aujourd’hui il y a une multiplication des supports. Certains pensent que les nouveaux supports sont de piètre qualité. Je ne suis pas de cet avis. Ce n’est pas le support qui fait la qualité de l’information. Les journalistes qui font leur travail dignement, professionnellement avec attention, le font même dans ces nouveaux supports. Il y a donc à la fois multiplication des médias, mais aussi multiplication des manières de faire l’information. L’impertinence n’est pas nouvelle non plus, mais la manière de faire est différente. Je me rappelle du scandale de ma génération parce que Capital avait été dirigé par Emmanuel Chain (ndlr : Emmanuel Chain est diplômé d’HEC et chef de produit marketing au départ)… alors que c’était définitivement une émission de journaliste. Les nouveaux magazines d’informations en continu, eux aussi, sont du journalisme. Oui, le journalisme a changé en vingt ou trente ans et ce n’est pas uniquement dû au web. La manière de traiter l’information en presse papier ou audio s’est également beaucoup étoffée.

Le journaliste Patrick Cohen a découpé sa carte de presse à l’antenne de France Inter en direct. Un geste de solidarité envers sa collègue Pascale Clark, dont la carte n’a pas été renouvelée. Comment réagissez-vous ?

C’est vrai que c’est surprenant. On est tous très fiers quand on reçoit notre carte de presse, la symbolique est extrêmement forte. La CCIJP (Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels) a essayé de gérer face à la multiplication des demandes. Patrick Cohen a réagi en démontrant qu’aujourd’hui nous n’avons plus besoin de la carte pour faire du journalisme, et je pense qu’il a raison. Cela étant, il me semble que c’est bien quand même d’essayer de labelliser notre métier. Et pour ce qui est arrivé à Pascale Clark, c’est une blague énorme… Pascale Clark est une formidable journaliste et c’est une évidence.

Selon vous, comment les réseaux sociaux transforment-ils la TV ?

On observe une totale inadéquation entre les réseaux sociaux et la réalité des audiences de télévision. Aujourd’hui vous pouvez inviter quelqu’un qui a deux millions de followers, ce n’est pas forcément pour que cela que vous allez avoir un téléspectateur. Certains animateurs ont beaucoup de followers, pour autant leurs émissions ne marchent pas. A l’inverse une émission avec peu de fans et un animateur peu actif en ligne peut faire un carton d’audience.
Pour l’instant il n’y a pas de corrélation entre ces deux phénomènes. Peut-être que dans 2 ans je ne vous dirai pas la même chose. Je ne suis pas un expert, mais je crois que l’audience de la télé ne baisse pas. On n’a pas perdu une minute d’audience depuis l’explosion des réseaux sociaux. Ce qui a fait baisser l’audience c’est le nombre de chaînes.

Vous vous apprêtez à tourner un nouveau jeu d’aventure « La taupe » !, vous nous en dites un peu plus ?

C’est encore un peu confidentiel et on en saura beaucoup plus dans quelques mois.

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