• 2 janvier 2017
  • 4  min

« Je ne mets pas de bagues tête de mort pour faire de la télévision »

Si vous avez plus de 35 ans, il a sans doute bercé votre enfance de sons électriques et métallisés. Il vous reste sûrement quelques notes de cette émission radio de métal hurlante « Wango Tango », un peu comme une mèche rebelle que vous n’arrivez pas à couper, et ça fait 4 décennies que ça dure… Francis Zegut, animateur et journaliste musical sur RTL2 avec le célèbre « pop rock station by Zegut » fête ses 40 ans de radio. Reconnaissable entre tous avec sa longue barbe qui n’a rien à envier aux hipsters, Françis Zegut, l’authentique, le passionné et le légendaire nous raconte 40 ans de métier, et ça risque de durer.

Il s’en est passé des choses depuis Wango Tango et le célèbre « salut les graisseux », 40 ans précisément… Joyeux anniversaire ! Vous avez marqué une génération entière d’amoureux de la musique, et ça continue, quel est le secret pour durer aussi longtemps ?

« Je suis peut être né à la bonne époque. J’ai peut être connu les périodes les plus créatives au niveau de la musique. J’ai été curieux dans le bon sens du terme. Je me suis accroché et je vis tout ça avec beaucoup d’émotion depuis tout petit. En mixant un peu tout ça on arrive à durer 40 ans. C’est vrai que je travaille tous les soirs jusque minuit mais c’est mon choix. Je ne suis pas là pour être un animateur vedette, j’ai d’ailleurs refusé les propositions que l’on m’a faites comme XFactor, la Star Academy ou la Nouvelle Star. Parce que ce n’est pas mon truc. Moi je suis amoureux de la musique. Elle m’a beaucoup apporté quand j’étais môme. J’essaie de lui rendre. J’irai au bout de cette aventure à la radio, ou en passant davantage de temps sur mon blog, on verra bien. D’ailleurs peut être que j’aurais juste envie d’aller à la pêche,de prendre des photos et de bricoler ma moto. »

On vous appelle « tonton zézé » ou encore « le zinzin du rock » Vous êtes un peu devenu la caricature d’un genre musical. En tous cas un cas à part dans l’univers des animateurs musicaux. Est-ce que vous cultivez cette image ?

« Je ne la cultive pas du tout. J’ai toujours été comme ça ! Avant d’être embauché chez RTL en 76 au standard des routiers, il y a donc exactement 40 ans, j’avais des vinyles chez moi achetés avec l’argent que je gagnais en étant apprenti boucher, convoyeur de bagnoles, typographe et j’en passe. J’ai toujours aimé la musique depuis « Love Me Do » des Beatles, mon premier 45 tours acheté en 62. J’ai aussi toujours aimé la guitare électrique alors l’aventure « Wango Tango » en 80 c’était un peu dans le prolongement de tout ça. Je suis un peu, comme l’ont titré certains journaux, un ovni, un rebelle dans le « mainstream ». Je viens bosser à 14h, je repars à minuit, je me sens libre, et puis je fais de la prod’ le soir donc je suis assez raccord avec ce que je suis à l’intérieur. Bien sûr il faut respecter une « certaine discipline » entre guillemets mais il n’y a aucun travail de posture, je ne mets pas de bagues tête de mort pour aller faire de la télévision par exemple. Enfin ça a dû m’arriver mais c’était plutôt pour aller faire une ballade avec les potes. »

Metallica fait son retour en France, et c’est vous qui avez divulgué l’information aux Français sur votre émission Pop Rock Station by Zegut. Joli coup de com ! Comment faites-vous pour être toujours si bien informé ? Est-ce qu’il y a une recette ?

« Non y’a pas de recette. Je dirais que c’est la passion qui opère au fur et à mesure du temps. Les gens qui écoutent l’émission travaillent dans le son ou en maison de disque et forcément un moment ça revient. Je ne vais pas dire qu’il y a un réseau parce que je n’aime pas ce mot là mais en tous les cas il y a une forme de respect mutuel depuis bien longtemps. Des jeunes gens qui avaient 13/14 ans et qui en ont 40 maintenant se souviennent qu’à l’époque s’ils ont eu envie de faire ce boulot c’est un peu en écoutant mon émission. Donc voilà ça revient assez naturellement des années plus tard»

Quel regard portez-vous sur le monde de la musique aujourd’hui, révolutionnée par la numérisation, dans ses formes de production et ses modes de diffusion ?

« Je suis toujours aussi curieux et à la recherche de nouveautés musicales. Je trouve des choses formidables, toutes les semaines y’a un nouveau morceau qui retient mon attention. Et ceux qui disent que le son du mp3 est pourri, qu’il faut acheter du vinyle… ils oublient qu’il faut d’abord acheter la platine, puis enceintes sans oublier le cognac et le cohiba à fumer. 20 minutes par face faut avoir vraiment du temps. Ensuite, affirmer que le vinyle est meilleur que le fichier numérique quand on prend le format flac qui prend 10 fois plus de place qu’un mp3 et qui a pas un rendu extraordinaire je me pose la question. C’est vrai le vinyle et les platines ont le côté vintage, mais faut pas me dire que le son est meilleur. Quant au reste je pense que les gens ont besoin de séduction quand ils vont voir un concert, c’est au groupe et à l’artiste d’être vraiment formidable et de dégager quelque chose. Le numérique c’est bien parce qu’on a 12000 caméras qui tournent mais être dans la salle, regarder et ressentir le concert, c’est autre chose. On est dans l’humain et de l’autre côté on est dans le virtuel. C’est quand même différent. »

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