• 6 avril 2021
  • 3  min

Daphné Bürki : « Le spectacle vivant est essentiel à notre bien-être »

Si la crise qui dure depuis plus d’un an a été un véritable coup de massue pour le monde du spectacle, elle aura toutefois eu le mérite de remettre sur le devant de la scène le rapport fort et intime qu’entretiennent les Français à la culture. Et c’est pour célébrer cette relation que France Télévisions a lancé, au mois de février, la chaîne éphémère Culturebox sur le canal 19, 100 % dédiée à la culture. Daphné Bürki, qui y présente chaque jour une émission accueillant des artistes pour des performances live, revient avec nous sur cette initiative audiovisuelle unique.

Depuis le 1er février dernier, Culturebox met à l’honneur les artistes et les professionnels du monde de la culture. Comment est née cette initiative ? Quel en est l’enjeu ?

L’initiative est partie de Delphine Ernotte qui voyait que les salles n’allaient pas rouvrir de sitôt. Elle a demandé à son numéro 2, Stéphane Sitbon, de réfléchir à ce qu’on pouvait faire. De là est née l’idée de génie d’une chaîne éphémère sur le canal 19 : la plus grande scène ouverte de France ! L’idée était d’inviter tous les arts vivants et de montrer que le spectacle était plus vivant que jamais et qu’il était essentiel à nos vies et à notre bien-être.

Vous présentez, aux côtés de Raphaël Yem, Culturebox l’émission, tous les soir de 19h à 21h. Comment se fait le choix de vos invités ?

Le choix dépend de la rédaction, composée d’experts, de fous, des dingues de la culture ! Ils font du binge drinking de culture sous la houlette de Damien Cabrespines qui a passé de longues années à Canal+, au Grand journal, Magali Cesari son adjointe, Fabien Henrion, producteur chez France TV Studio, lui-même romancier et passionné d’art contemporain. La rédaction était parfaite pour ça.

Ce que nous exigeons, c’est qu’ils aient une figure statutaire pour chaque émission sur les 5 invités qui vont performer. Le but est que tous les arts soient représentés, qu’il y ait une parité, une mixité sur cette scène. Il n’y a qu’à ouvrir les bras en ce moment, dans la culture en France, pour avoir cette parfaite parité et cette parfaite mixité. Certains invités sont aussi bien des coups de cœur de moi, de Raphaël, de France Télévisions aussi, ou encore de Damien Cabrespines qui se baladait par exemple l’autre jour dans la rue et qui est tombé sur un pianiste de rue. Il l’a immédiatement invité dans l’émission. Donc le but c’est d’être là pour essayer de représenter l’air du temps sur la scène de Culturebox.

Pensez-vous que la crise a changé le rapport des Français à la culture ?

Ça ne l’a pas changé, mais ça l’a exacerbé. La fermeture des librairies durant le 1er confinement nous a tous exaspérés mais nous a rappelé qu’il suffit d’un mot, d’un geste, d’une note de musique, d’un mouvement de danse pour que les cœurs s’allègent ! Cela nous donne de l’énergie parce que, finalement, en sortant peu de chez nous, en ne voyant plus nos familles, nos amis, mais simplement des personnes lambda comme ça, dans la rue, se promener, on a perdu beaucoup notre vitalité et notre énergie. Je pense que le rapport des Français à la culture, c’est comme un vrai couple qui dure, on prend tout et même les défauts nous plaisent. Selon moi, les Français sont en manque et nous l’avons vu avec Culturebox et les chiffres fous des visiteurs sur cette chaîne avec une marque créée il y a un mois et demi. On ne s’attendait pas du tout à cet afflux de téléspectateurs, en besoin de voir du live, de voir quelque chose de pure culture.

Le 6 février dernier, vous avez présenté Secours pop, la grande soirée afin de collecter des fonds pour l’association Secours Populaire aux côtés d’une quarantaine d’artistes. Comment s’est déroulé cet événement ? D’autres éditions sont-elles prévues ?

Je suis l’une des marraines parmi une dizaine d’autres du Secours Populaire depuis une dizaine d’années. J’essaie de trouver des initiatives créatives et joyeuses pour collecter des fonds. Le maître mot était la solidarité. J’avais écrit ce projet il y a quelque temps, je l’ai représenté en octobre, vu l’urgence et le besoin de récolter des fonds car la demande au Secours Populaire a été multiplié par 45 %. Il y avait des profils qui ne s’étaient jamais pointés sur le palier de cette association, comme les étudiants notamment. Il y avait une urgence à trouver très très vite des fonds et à lancer cette tombola solidaire. On a monté ça, rassemblé 40 artistes, rallumé le Cirque d’Hiver, lieu bien connu de France et de la capitale. On a vraiment rallumé les lumières car il n’y avait pas eu de spectacles depuis des mois et ça n’a pas été évident au démarrage mais il y a eu de l’envie de partout : en une soirée on a récolté 1 175 000 € et là on va finir la tombola à plus de 2 millions. C’était génial que France Télévisions nous soutienne sur ce projet, c’était génial que les artistes viennent, pas du tout en promo mais juste pour soutenir les plus démunis, les plus défavorisés dans cette histoire de pandémie. Une suite à cet événement se prépare déjà…

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