• 11 janvier 2023
  • 3  min

Théo Nepipvoda : « Face à l’actualité anxiogène, adoptons une posture active ! »

Énième vague de COVID, crise énergétique, pénuries, inflation… À en croire les dernières revues de presse, l’entrée en 2023 pourrait en décourager plus d’un. Carenews, média des acteurs de l’engagement, propose un tout autre angle en passant au crible solutions et innovations pouvant répondre aux problématiques actuelles. Théo Nepipvoda, journaliste chez Carenews, revient sur le rôle des médias et sur les moyens de s’informer autrement en période de crise.

En réponse à la crise, Carenews prend le parti de l’engagement et des solutions. Les médias peuvent-ils avoir une influence positive sur l’engagement des citoyens ?

Carenews, média des acteurs de l’engagement, s’adresse plus particulièrement aux professionnels. Tourné vers l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) et la RSE, il questionne notamment les innovations proposées par des structures engagées afin de juger de leur impact potentiel. Le podcast « Impact Mania » permet notamment de bénéficier de l’éclairage d’un expert et de juger si ces solutions sont une réponse pertinente face aux problématiques actuelles. Mon second podcast, « L’Angle », propose une newsletter au format audio. Il condense l’essentiel de l’information en quelques minutes, pour permettre aux auditeurs de s’engager en toute confiance dans des projets pertinents. Alors que de plus en plus d’entreprises surfent sur le Greenwashing, notre rôle est de distinguer les réelles avancées des communications mensongères. Pour cela, nous procédons à des analyses pointilleuses en nous basant sur des critères qualitatifs et quantitatifs. Nous publions notamment le « Top 50 des entreprises à fort impact » chaque année. Cette méthode de notation a été mise au point avec le cabinet HAATCH. Elle permet, via une série de questions, de classer les 50 meilleures structures françaises de notre secteur. Une façon d’apporter des pistes de réflexion contribuant à la construction d’un avenir plus désirable.

Face à une actualité trop anxiogène, de plus en plus de personnes arrêtent de s’informer. Est-ce aux médias d’adapter leur traitement de l’information ? 

On constate une réelle lassitude de la part des citoyens, notamment due au trop plein d’informations qui les inonde au quotidien : pushs, notifications, mails… Il n’est pas nécessaire d’en recevoir autant pour se porter bien ! Pour autant, choisir d’arrêter de s’informer, c’est ne plus se confronter au monde et ignorer les mauvaises nouvelles, notamment écologiques et sociales. Or, pour passer à l’action, il est impératif de savoir : les actualités pessimistes sont celles qui nous poussent à agir, et il est impensable de s’en passer. Il s’agit simplement d’y réduire notre exposition. Bien sûr, les médias ont leur rôle à jouer pour que les choses changent. Malheureusement, le fonctionnement de certains (quête de clics à tout prix, informations choc…) n’est pas compatible avec le ralentissement de l’information. Pour le rendre possible, il faudrait qu’ils puissent changer de modèle économique, mais c’est un travail énorme.

Quels réflexes pouvons-nous adopter pour s’informer différemment ?

Avant tout, il faut arrêter d’être passif face à l’information, arrêter de consommer ce que nos réseaux sociaux nous suggèrent sans en faire le choix. Pour s’informer différemment, la première étape est d’adopter une démarche active : réaliser nous-même le choix des contenus que l’on souhaite lire. Demandons-nous ce dont nous avons vraiment besoin ! C’est un travail de longue haleine, mais pourtant essentiel. En tant que journaliste, je me dois de m’informer au quotidien mais également de savoir déconnecter une fois rentré chez moi. Pour ralentir, je prends soin de m’informer directement sur les sites des médias plutôt que via les réseaux sociaux. D’ailleurs, lorsqu’on y scrolle indéfiniment, ces plateformes ont tendance à nous enfermer dans des « bulles de filtres ». Ce principe veut que l’algorithme de ces plateformes ne nous montre que les contenus avec lesquels nous avons des affinités. Un effet pervers qui nous conforte dans nos opinions sans jamais nous permettre de voir l’autre côté du miroir. Mais si l’on s’organise bien et que l’on utilise les bons outils, il est possible de s’en prémunir : notamment en lisant des newsletters, par exemple comme Brief.me, qui proposent de l’actualité condensée en se débarrassant du superflu.

En tant que journaliste, comment ne pas être affecté par l’information que l’on traite ? Est-il réellement possible d’y rester insensible ?

Pour s’en protéger, certains ont tendance à développer une certaine désensibilisation vis-à-vis de l’information qu’ils produisent. Toutefois, rester sensible à ce que nous voyons nous permet d’aller au-delà de la position de simple observateur, de proposer des sujets sous des angles différents, de les défendre et de les porter avec conviction. La sensibilité fait pour moi le bon journaliste. C’est pourquoi je crois que les informations qui en sont dépourvues, à savoir les sujets choc et le sensationnel, ne sont pas forcément des ingrédients indispensables pour garantir de bonnes audiences. D’ailleurs, de plus en plus de médias lancent aujourd’hui des programmes dédiés aux solutions et aux innovations : TF1 avec « Au cœur de nos différences », France 3 avec « On a la solution », etc.

Pour faire le plein d’informations avec Carenews : https://www.carenews.com/

Pour suivre Théo Nepipvoda : https://twitter.com/theonepipvoda

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