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Charlie Hebdo s’offre un rafraîchissement

Interview de Riss, Directeur de la rédaction de Charlie Hebdo.

Véritable trublion historique de la presse satirique française depuis la fin des années 1960, Charlie Hebdo s’est offert un lifting à la rentrée de septembre 2009… L’occasion d’un premier bilan 6 mois après le lancement de cette nouvelle formule avec Riss, son Directeur de la rédaction.
Caricaturiste et auteur de bande-dessinée, Riss a notamment couvert pendant des années de grands procès criminels en tant que dessinateur de presse. Il est directeur de la rédaction de Charlie Hebdo depuis mai 2009.

Quel est aujourd’hui le lectorat de Charlie ? Y a-t-il un lecteur-type ? Les lecteurs « historiques » du journal sont-ils toujours au rendez-vous ?
Depuis que Charlie a reparu en 1992, le lectorat s’est probablement renouvelé plusieurs fois. Il y a toujours un lectorat historique, mais nous cherchons à nous faire connaître d’un lectorat plus jeune. Certains étudiants que nous rencontrons nous disent qu’en 1992 ils avaient 3 ans !

En septembre dernier, Charlie Hebdo s’est doté d’une nouvelle formule. Pouvez-vous nous rappeler quels changements majeurs vous avez opérés à cette occasion ?
Le premier changement porte sur la maquette, qui a été remaniée et rafraîchie. Le nombre de pages n’a pas changé, toujours au nombre de 16. Les pages 2 et 3 ont vu arriver quelque chose de nouveau pour Charlie, à savoir les enquêtes. Toutes les semaines, la page 2 est consacrée à une enquête. Nous avons voulu accentuer cette tendance afin de rendre Charlie moins dépendant des autres médias sur ce plan. Même si Charlie conserve toujours ce qui a fait sa force, à savoir l’analyse de l’actualité à travers ses chroniques et la satire avec ses dessins, il ne peut pas être uniquement un journal de commentaires d’infos collectées par d’autres médias, il doit aussi être capable de produire la sienne. Un autre changement permis par la nouvelle maquette est d’avoir donné davantage de place aux dessins autonomes, comme ceux de la dernière page consacrée aux  « couvertures auxquelles vous avez échappé ».

Six mois plus tard, quel premier bilan faites-vous de l’opération ?
Ces six derniers mois, le journal a vu ses ventes stagner. Les retours que nous avons pu obtenir des lecteurs sont plutôt bons, mais ils précisent que leur achat est souvent conditionné par des préoccupations économiques. Ils restent fidèles au journal, mais l’achètent plus irrégulièrement. Pour les régionales, nous avons réalisé cinq semaines de suite des dossiers de trois pages de reportages et d’enquêtes sur les régions du Nord, de l’Alsace, de PACA, de Lyon et de Paris. Les ventes ont chaque fois augmenté localement et, les semaines suivantes, une partie du lectorat gagné s’est maintenue. Nous envisageons de reproduire ce genre d’opération.

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