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Aymeric Caron : « La télévision française n’a pas pris l’ampleur de la gravité de la crise écologique et de la nécessité de la traiter médiatiquement »

Quelle est l’origine de Komodo.tv ? Comment vous êtes-vous lancé dans la création de cette Web TV ?  

L’idée était de faire une chaîne consacrée au vivant sous toutes ses formes : les droits des animaux, de la nature en général, mais aussi notre manière d’appréhender l’humain. Cette thématique est insuffisamment traitée dans les médias traditionnels, tandis qu’il s’agit selon moi de la préoccupation prioritaire de ce XXIème siècle. Stéphane Simon, le producteur, a eu la même envie que moi au même moment. Nous nous sommes donc naturellement retrouvés ensemble sur ce projet. Nous voulons pouvoir mettre en lumière des contenus ignorés sur le sujet, ainsi que des personnalités – militants, scientifiques, juristes, auteurs, journalistes, etc. – qui connaissent très bien les problématiques du vivant mais ne sont pas forcément invitées sur les plateaux. De la même manière, nous travaillons avec les associations qui se battent pour améliorer le sort des animaux ou l’environnement en général. Nous leur donnons la parole pour leur permettre d’expliquer leur travail et nous alerter sur des sujets sous-traités ailleurs.

Pourquoi avoir choisi le modèle de la Web TV ?  

Parce que les chaînes classiques sont encore assez réticentes à un programme récurrent aussi engagé (nous défendons un point de vue antispéciste), même si nos contenus s’adressent à tout public, sans prosélytisme. La Web TV permet une liberté toute particulière, notamment dans les formats. Nous n’avons par exemple pas de durée limite dans les interviews, qui peuvent durer de dix minutes à deux heures ! De plus, la consommation de contenus vidéo se fait de plus en plus sur le téléphone ou l’ordinateur : le format Web TV est donc adapté à notre époque.

Komodo se présente comme une chaîne « consacrée au vivant ». Quels types de contenus proposez-vous ? 

Je propose presque chaque jour un édito – sur l’actualité ou sur un sujet inspiré par mon humeur du moment – ou une réponse à une question posée par un abonné. Je réalise aussi des entretiens. Nous avons des chroniques, comme celle de Lamya Essemlali sur la vie de l’océan, celle sur la vie sauvage de Marc Giraud, celle sur la cuisine végane de Paloma, un JT avec les infos de la semaine… Nous aurons bientôt une chronique sur l’actualité du vivant au sens large. Nous avons aussi des reportages, produits par des partenaires, ou par nos soins : nous allons bientôt proposer des enquêtes sur des sujets qui nous tiennent à cœur et qui, encore une fois, ne sont pas traités ailleurs.

Quel regard portez-vous sur le traitement de ces problématiques par les autres médias, et notamment à la télévision ? 

La télé française, qui a souvent quelques années de retard avec les phénomènes en cours dans la société, n’a pas encore pris l’ampleur de la gravité de la crise écologique et de la nécessité de la traiter médiatiquement. Cela devrait venir d’ici trois ou quatre ans je pense. Mais on ne va pas attendre si longtemps, nous n’avons pas le temps, c’est pourquoi Komodo devait voir le jour.

 

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