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Community Managers : l’art de lutter contre les trolls

Origine et fonctionnement du troll

Leur appellation pourrait renvoyer au monstre mythologique scandinave, ou à une technique de pêche en anglais, le trolling, qui consiste à utiliser un leurre pour appâter sa proie. D’où qu’ils viennent, l’ambition des trolls est de parasiter les discussions et de provoquer des conflits artificiels sur les réseaux sociaux. Ils disposent de plusieurs cordes à leur arc : esprit de contradiction, dévalorisation de l’interlocuteur, changement de sujet sous-entendus voire insultes, procès d’intention, et diffamation… L’arsenal infernal du troll s’enrichit en permanence. De quoi vite se retrouver débordé par la situation.

Plusieurs types pour un seul mode d’action

On peut ainsi distinguer trois typologies de trolls :

Comment les combattre ?

La consigne la plus répandue est bien entendu : « Don’t feed the troll », « Ne nourrissez pas le troll » ! Autrement dit, laissez la polémique s’éteindre d’elle-même, les trolls disposant souvent d’un profil narcissique qui hait l’indifférence. Ne répondez pas, ne supprimez pas les commentaires ; bref ne bougez pas une oreille de peur de décupler l’agressivité de ces individus sans éthique de discussion. Oui, « mais ». D’une part, les sites sont renvoyés à leur responsabilité de gérer les commentaires homophobes, sexistes, racistes qui pullulent et tombent parfois sous le coup de l’incitation à la haine. D’autre part, la lecture de commentaires outranciers influence la réception d’un contenu par la polarisation des idées : plus le troll est doué, plus les avis autour de lui seront tranchés. Enfin, certains trollages lourds, odieux, peuvent tourner au lynchage collectif sur une ou plusieurs personnes, ce qui, nuit considérablement à l’image du site, du groupe ou de la page où a lieu l’opération trollage. Il s’agit donc parfois de savoir garder une bonne image et une bonne qualité d’interactions, par la modération ou le bannissement pur et simple.

Agir avec modération

Mais attention à ne pas avoir la main lourde sur la gestion des trolls : la présence de ceux-ci influence la ligne éditoriale dans le choix des sujets, les fournisseurs de contenu s’appuyant sur les trolls pour garantir la multiplication du trafic sur le site. Des trolls qui reviennent, c’est l’assurance d’une bonne quantité d’espaces publicitaires vendus. Prudence donc avant de fermer l’espace de commentaire ou de supprimer l’option anonymat dans le module des commentaires. Un autre exemple en matière de gestion des trolls : si on suit la technique d’Innocent, « la meilleur défense c’est l’attaque » ! Il y a un an, la célèbre marque de smoothie avait carrément invité les gens à venir râler en commentaire, afin de transformer les ondes négatives (commentaires) en ondes positives (réponses amusantes des community managers). Un exercice qui demande réactivité, sang-froid et créativité.

L’intérêt n’est donc pas de supprimer les trolls, mais de distinguer et d’isoler les plus violents, pour savoir canaliser les autres. En effet, avec 86% des internautes confessant lire les commentaires suivant les articles d’actualité et 66% revenant sur l’article pour voir comment la discussion évolue. Les trolls ont de beaux jours devant eux !

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