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François Morel : « Sur scène, Raymond Devos était en constante recherche de sens »

Devos, spectacle "J'ai des doutes" de et avec Francois Morel. Theatre de La Coursive a La Rochelle. François Morel

Comment vous êtes-vous intéressé à Raymond Devos qui mêlait poésie, jeu sur la langue, absurdité et non-sens ? Pourquoi avoir décidé de lui consacrer un spectacle ?

Je me suis intéressé à Devos depuis que je l’ai vu, enfant devant le poste de télévision, plus tard, au théâtre, où il me fascinait. En revanche, l’idée de faire un spectacle m’a été suggérée par Jeanine Roze, qui programme « les dimanches matins » au Théâtre des Champs-Elysées et voulait, à l’occasion du dixième anniversaire de sa mort, lui rendre hommage. Elle m’a proposé d’imaginer une lecture-spectacle, ce que j’ai fait en compagnie du musicien Antoine Sahler. Le succès et surtout le plaisir de jouer ses textes ont été au rendez-vous et l’envie de tenter de créer un vrai spectacle est née à ce moment-là. Si je n’avais pas eu la proposition de Jeanine, je n’aurais jamais eu l’audace (l’inconscience?) de rejouer les sketchs de Devos.

 

« Sens dessus dessous », « ça n’a pas de sens », « plaisir des sens »… Certains sketches ou recueils de sketches cultes de Raymond Devos jouent sur cette notion polysémique de « sens ». Qu’est-ce que cela vous inspire ?   

Devos est un personnage qui, sur scène, doute constamment et cherche à trouver du sens. Il cherche un sens à la vie, un sens à la présence de l’homme sur terre… Il affronte ce qui le dépasse, ce qui l’inquiète. C’est un combat perdu d’avance. Il interroge Dieu, les étoiles, l’au-delà… Il est perdu. Il cherche le sens des mots et le sens de la vie. C’est un rire inquiet et que chacun peut partager. L’inquiétude de Devos est celle de chaque spectateur.

 

 

Que ce soit dans vos spectacles, vos livres ou vos chansons, quelles sont les histoires que vous souhaitez raconter ?

Je ne sais pas les histoires que je veux raconter avant de les écrire. Je constate, après coup, que je raconte souvent les mêmes histoires, celles du décalage entre des rêves immenses et des vies plus petites.

 

On perçoit souvent dans vos chroniques sur France Inter un engagement sociétal fort. L’humour et la poésie qui les accompagnent donnent-ils plus de sens et de force aux messages que vous y faites passer ? 

Je regarde le monde et tente d’en rendre compte. Je ne pourrais pas raconter la société avec le sérieux d’un sociologue. Je tente de réconforter, de consoler, parfois de venger, d’émouvoir, de faire rire dès que ça me semble possible. Je ne me sentirais pas légitime si j’essayais de parler de l’humour sans la distance de l’écriture, du jeu.

 

Pour réserver vos places pour J’ai des Doutes, c’est par ici.

 

Crédits Photos : Manuelle Toussaint Paris.

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