Salomé, tu as lancé Sans Filtre Ajouté, un média qui donne la parole à ceux qu’on entend rarement, les acteurs du commerce alimentaire. Qu’est-ce qui t’a poussé à franchir le pas ? Et pourquoi ce nom ?

Au départ, Sans Filtre Ajouté s’appelait Ramène ta fraise : c’était un podcast né pendant le Covid, à un moment où, commerciale pour un industriel de l’agro-alimentaire, je passais beaucoup de temps sur le terrain en voiture… sans trouver de contenu qui parle vraiment du retail ou de la grande distribution. Il y avait un vrai vide à combler. Le nom est un double clin d’œil : d’abord au langage alimentaire (sans sucre ajouté, sans additif…) mais aussi à l’envie de donner la parole de façon authentique et directe.

Avant ce projet, tu travaillais pour de grandes marques agroalimentaires. Est-ce que tu utilisais déjà beaucoup LinkedIn ? Comment ta manière de communiquer a-t-elle évolué ?

LinkedIn, je l’utilisais surtout pour rencontrer des personnalités inspirantes, pas pour valoriser mon parcours. Quand j’ai démarré le podcast, je voulais rester en retrait, en mettant les invités en lumière. Mais très vite, les questions sont arrivées, spontanées : Qui es tu ? Quel est ton parcours ? Cela m’a poussé à me dévoiler un peu plus. L’un des épisodes qui a le mieux marché, d’ailleurs, est celui où j’ai demandé à ma mère de m’interviewer : une expérience un peu déroutante au début, qui a montré que l’authenticité crée une vraie connexion.

Tu as aussi fait évoluer les formats que tu proposes. Peux-tu nous en parler ?

Oui, au début c’était uniquement un podcast audio. Aujourd’hui, il est aussi filmé et diffusé sur YouTube. J’ai aussi lancé une newsletter, qui me permet d’aller plus loin : de proposer des contenus plus longs, plus construits, en croisant des sujets d’actualité, de société et le commerce alimentaire. Je crois beaucoup à la force des formats longs : ils permettent d’installer un ton et d’approfondir. 

Beaucoup aimeraient se positionner comme experts mais n’osent pas se lancer. Quels conseils donnerais-tu pour construire un personal branding sincère et impactant ?

Avant tout, il faut savoir pourquoi on prend la parole. Ce n’est pas parce qu’on peut qu’on doit. Si ça ne vient pas d’une envie profonde, la parole s’essouffle vite. Il faut aussi accepter le côté “marathon”. Se construire une voix cohérente demande du temps et de l’engagement, 

À l’heure où tout le monde peut devenir “influenceur”, comment rester aligné et éviter de tomber dans la surenchère ?

Pour moi, il faut toujours privilégier la conversation à la conversion. Prendre la parole, ce n’est pas juste se mettre en avant, c’est créer du lien, ouvrir des discussions. Et cela suppose une vraie responsabilité : être libre de son ton, oui, mais sans jamais perdre le respect de son audience. Dans un écosystème saturé de contenus, l’authenticité reste ce qui touche vraiment.

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