• 4 décembre 2025
  • 4  min

« Les territoires exigent de la sincérité »

Les territoires redeviennent des espaces centraux et les marques cherchent un nouveau droit d’opérer. La Tribune observe ces mutations et en fait un axe éditorial. Rencontre avec Natalia Abella, Directrice exécutive marque, communication et partenariats stratégiques de La Tribune qui décrypte pour nous la place des territoires dans le débat public et économique.

Le Salon des Maires 2025 vient de s’achever. Beaucoup y ont vu une confirmation : la confiance se construit au niveau local. Qu’est-ce qui vous a frappée dans cette édition ? Est-ce aussi votre lecture en tant que média économique ancré dans les territoires ?

Les responsables locaux ont toujours bénéficié d’un niveau de confiance très élevé et encore plus dans la période économique et politique particulièrement complexe que nous traversons.

Preuve en est, les 70% de Français satisfaits du travail réalisé par leur municipalité depuis 2020 selon le sondage exclusif IFOP pour La Tribune Dimanche paru la semaine dernière.

Nous allons entamer une séquence politique de deux ans, très intense, leur rôle sera déterminant. Les maires doivent répondre aux besoins essentiels des Français (logement, mobilité, santé, éducation, sécurité, culture…) et accompagner les grands enjeux nationaux tels que la souveraineté économique, la transition énergétique ou l’aménagement du territoire, compensant parfois les limites de l’État régalien. Nous avons une conviction profonde à La Tribune en tant que média économique mais aussi à La Tribune Dimanche en tant que quotidien généraliste du dimanche. Il est impossible de traiter sérieusement d’économie, d’innovation, de transition énergétique ou même de culture sans prendre en compte les territoires. Ils sont encore les acteurs incontournables du progrès, les laboratoires du vivre ensemble, les accélérateurs de souveraineté parce que justement ils bénéficient de plus de confiance grâce à leur proximité avec leurs concitoyens.

Avec les municipales de 2026 en ligne de mire, les territoires redeviennent le cœur battant du débat politique. Comment La Tribune prépare-t-elle ses rendez-vous événementiels pour capter ces enjeux ?

Nous poursuivons simplement la stratégie imaginée par Jean-Christophe Tortora, notre Président : une information de qualité, nuancée, ouverte et curieuse et des événements éditoriaux qui favorisent le dialogue. Cette stratégie se résume en une signature qui nous tient à cœur : « S’informer. Comprendre. Se comprendre. » Depuis septembre, plusieurs initiatives ont été lancées : un entretien mensuel dans La Tribune Dimanche avec des acteurs économiques régionaux, une newsletter hebdomadaire dédiée aux municipales de 2026, ainsi que des dossiers dans La Tribune sur les enjeux économiques des grandes métropoles et leur financement. Enfin, dans le cadre de notre stratégie événementielle, nous venons d’organiser une journée de débats à Paris sur les enjeux des prochaines municipales, intitulée « ACT 50, les villes au cœur des enjeux de la République » !  Nous avons réuni plus de 30 maires de petites et grandes villes venus de toute la France, des responsables politiques et des grands acteurs publics et privés, tous engagés dans la réflexion sur le rôle des villes dans la transformation du pays. Et pour la première fois, tous les médias du groupe CMA Media ( La Tribune, La tribune Dimanche, RMC, BFM, BFM Business, BFM Locales, Brut) se sont mobilisés pour porter ensemble les enjeux des territoires et les attentes des Français. 

La Tribune a fait des événements en région un pilier de son modèle éditorial. Qu’est-ce que les événements en région vous permettent de comprendre que le traitement éditorial classique ne capte pas ? Est-ce une manière de créer plus de proximité et de confiance avec les lecteurs ?

Les événements éditoriaux font partie du contrat de lecture de La Tribune. C’est le « Se comprendre » de notre signature. Ils traduisent notre conviction que le média doit incarner ses contenus dans des lieux de rencontre, partout en France. Ces événements sont le prolongement du travail journalistique mais vous avez raison, ils contribuent à créer de la proximité entre journalistes et publics, à une époque où la défiance vis-à-vis des médias est forte. Les rencontres, les échanges, les débats nourrissent la réflexion éditoriale et nourrissent un cercle vertueux : contenu, audience, influence, valeur. En région, ils valorisent à la fois les initiatives locales et permettent d’entendre des voix souvent absentes des grands médias nationaux.

En parallèle, une étude La Voix du Nord / France Info révèle que la presse quotidienne régionale arrive en tête des sources d’information jugées les plus fiables (46 %). Comment expliquez-vous cette avance de la presse de proximité dans un paysage médiatique mouvant ?

Vous le savez, dans le groupe CMA Media, nous avons aussi deux titres de PQR : La Provence et Corse matin et nous constatons quotidiennement l’attachement des lecteurs à leur journal local.

Je pense que cette avance s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la proximité et l’ancrage. La PQR parle des sujets qui touchent au quotidien des lecteurs, des territoires qu’ils connaissent. Elle peut sembler moins « hors sol » que les médias nationaux. Ensuite le traitement de l’information y est de grande qualité et souvent plus modéré, factuel, concret que d’autres médias nationaux. Et bien entendu, une relation de long terme avec leurs lecteurs fidèles à leur titre depuis longtemps.

Dans un paysage médiatique mouvant, avec la montée des réseaux sociaux, l’infodémie, la défiance, la presse de proximité joue un rôle indispensable qui bénéficie par rebond à la PQN.

Enfin, en tant que communicante, pour une marque ou une organisation qui voudrait investir dans les territoires, quel conseil donneriez-vous : par où commencer pour ne pas être perçue comme “hors-sol” ?

Je réponds ici non pas comme communicante, mais comme directrice de la marque.

Conquérir un nouveau territoire exige d’abord de la sincérité, de la cohérence avec la mission de l’entreprise, de l’ouverture à la diversité et un engagement réel au service du collectif. Et s’agissant des territoires, une vision résolument girondine est un atout. À La Tribune, cette culture territoriale est constitutive de notre identité : un président toulousain, des équipes implantées partout en région, y compris sur des postes stratégiques et un actionnaire international très implanté à Marseille.Cette présence locale nous permet d’entretenir une relation de proximité et de confiance avec nos lecteurs. Nous prouvons que nous sommes sur le terrain, que nous comprenons et valorisons les dynamiques locales et les personnalités audacieuses. Par exemple, notre initiative « Les Lauréates » consacrée aux femmes inspirantes qui dans tous les territoires, et dans tous les secteurs de l’économie et du monde associatif, font bouger les lignes, renforce la légitimité de La Tribune comme média attentif et engagé aux côtés des territoires.

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