• 17 août 2017
  • 2  min

Antoine Schmitt : ordonner le chaos

Parler arts numériques, c’est parler programmation ! Zoom sur les œuvres utilisant la programmation comme matériau de création, à travers le témoignage d’un artiste plasticien et ex-ingénieur programmeur, Antoine Schmitt.

par Paul Michaud-Rossignol, agence analogue
© Antoine Schmitt

Comment ça se passe concrètement ?

La programmation consiste à écrire une série de commandes dans un logiciel. Le logiciel va interpréter chaque commande et lui donner vie en l’exécutant. Tous les éléments d’une œuvre numérique obéissent nécessairement à une commande, c’est-à-dire à une action programmée par l’artiste. On peut donc dire que l’art numérique est un art de l’action.

La recherche de l’expérience unique

« La programmation c’est un peu comme de la magie : on écrit un texte qui agit par la suite sur le monde. La spécificité de ce matériau est qu’il continue d’agir même après avoir été modelé : il est en constante évolution. ». Une caractéristique propre à l’art numérique est la possibilité d’inclure de l’aléatoire dans l’œuvre, rendant chaque instant unique. Cela donne un côté performance à l’œuvre qui favorise la création d’une relation particulière avec le spectateur. « L’art numérique est toujours à la limite de l’ordre et du chaos. » En ce sens, il se rapproche de l’art éphémère : il offre une forme différente de contemplation qui incite à saisir l’instant présent. Carpe diem.

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Un processus de création non-linéaire

Mais si l’on n’inclut que des éléments aléatoires à l’œuvre, on obtiendra un désordre informe, confus, qui ne sera pas très agréable pour le spectateur. « Quand on programme, on écrit des équations mathématiques. On installe donc des grandes règles. ». L’artiste peut aussi bien commencer à créer en posant les règles qu’en ajoutant des éléments aléatoires. Le tâtonnement joue un rôle important dans la création. L’artiste numérique est dans une démarche d’expérimentation permanente. Cela lui permet d’avancer dans la création sans avoir une idée de la forme finale de son œuvre. Il peut ainsi se laisser surprendre par sa propre création, voire même s’en inspirer !

Un nouveau souffle

L’art numérique poursuit la déstructuration des règles dans l’art, comme l’ont fait avant lui l’impressionnisme, le cubisme ou encore la figuration libre. Il offre une nouvelle perspective à des sujets qui ont parcouru l’histoire de l’art : le rapport de l’Homme à la nature, à ce qu’il crée, à lui-même, etc. Invitant à la réflexion comme au spectacle, la nouvelle ère artistique s’annonce prometteuse !

« Les Ballets Quantiques sont des tableaux génératifs infinis mettant chacun en scène une chorégraphie d’une foule de pixels aux mouvements apparemment arbitraires et indépendants, mais en fait tous programmés par la même équation de type quantique. » 




 

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