• 1 octobre 2010
  • 3  min

France culture, une exception française

Interview d’Olivier Poivre d’Arvor, Directeur de France Culture

A Radio France, la rentrée 2010 ne s’est pas faite sans changements. Pour preuve, la nomination d’Olivier Poivre d’Arvor à la tête de France Culture que Wellnews a souhaité mettre à l’honneur ce mois-ci.
Olivier Poivre d’Arvor a eu plusieurs vie professionnelles, occupant tour à tour les fonctions de conseiller littéraire aux éditions Albin Michel puis aux éditions Balland, de cofondateur de la compagnie de Théâtre du Lion, directeur du Centre culturel français à Alexandrie, puis directeur de l’Institut français à Prague. De 1994 à 1998, il assume la double responsabilité de conseiller culturel à l’ambassade de France au Royaume-Uni et de directeur de l’Institut français. Ecrivain, Olivier Poivre d’Arvor est l’auteur de romans et d’essais dont plusieurs écrits en collaboration avec son frère Patrick.

Aviez-vous imaginé un jour que vous dirigeriez une radio, a fortiori une chaîne de radio comme France Culture ?
J’ai passé une partie de mon enfance avec un poste de radio caché sous mon lit. Né dans une famille pour qui la télévision représentait une forme de modernité embarrassante et peu conforme à ses valeurs, la radio était « sacrée ». Donc « interdite » à l’enfant que j’étais et qui, la nuit, écoutait sur des stations périphériques des voix d’ailleurs. Plus tard, étudiant, encore plus tard, vivant près de vingt ans à l’étranger, la radio m’a toujours accompagné, rapproché du monde. Quant à diriger une radio, jamais je n’aurais imaginé en diriger une autre que France Culture… sans jamais croire que ce rêve s’accomplirait! Je le dois à un seul magicien : Jean-Luc Hess. Le PDG de Radio France a du lire dans mon inconscient le plus profond… même si je lui ai formulé, tout simplement, mon désir de cette chaîne.

Quelle sera votre ambition pour la chaîne au cours de votre mandat ?
J’espère pouvoir travailler sur une certaine durée. France Culture est riche d’une longue et magnifique histoire. C’est une chaîne qui donne du temps à la culture, à l’intelligence comme à la sensibilité. Il faut donc du temps pour la faire évoluer, amener vers elle d’autres auditeurs, notamment dans les jeunes générations. Mais c’est une radio qui sait aussi faire « évènement » au meilleur sens du terme, grâce au talent des producteurs, de la rédaction, de toutes les équipes, techniciens, réalisateurs. Nous l’avons montré en consacrant une journée d’antenne aux « Femmes d’Iran », en produisant l’avant première mondiale des Fragments de Marilyn Monroe en direct sur l’antenne et bientôt en lançant une série de 24 heures hors les murs pendant lesquels, de manière ininterrompue de 7h du matin jusqu’à 7h le lendemain, France Culture sera ailleurs : le 26 novembre à Haïti, le 17 décembre en Seine Saint Denis, etc. Voilà un premier programme jusqu’à la fin de l’année. Mais il y a aura beaucoup, beaucoup d’autres belles surprises. L’été et évidemment la rentrée 2011 avec une nouvelle grille. Mais je suis, en attendant, fier de celle-ci et du travail produit par la maison !

En quoi France Culture est-elle encore aujourd’hui unique dans le PAF ?
Elle est unique parce que Radio France nous en donne les moyens ! Tellement unique qu’elle n’a pas de concurrent, mais tellement juste dans son choix de faire de la culture le cœur vivant de son antenne que toutes les chaînes aujourd’hui « font » de la culture ou veulent le faire. Mais, nous, nous nous ne la « faisons » pas, la culture. Elle est en chacun de celles et de ceux qui font vivre cette radio, avec cette incroyable passion de transmettre qui est notre marque de fabrique, au meilleur sens du terme.

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