• 1 janvier 2011
  • 2  min

Anticiper

Wellnews Décembre 2017

Deux faits de faible importance au regard du reste de l’actualité et apparemment sans aucune relation m’ont semblé marquer la fin d’année 2010.

Le premier qui vous aura peut-être échappé, concerne UBS. Cette banque a publié, à destination de ses salariés, un guide de conseils sur la manière dont ils devaient s’habiller dans le cadre de leur travail. Ce n’est pas la seule entreprise à proposer un « dress code » et en donnant ainsi une ligne de conduite à ses collaborateurs, tenter de construire ou sauvegarder son image. Mais ce guide, incroyablement précis (et au demeurant pas mal fait) va dans un souci de détails hallucinant. Notamment pour les collaboratrices, jugez plutôt : «La hauteur du talon ne doit pas dépasser 7 centimètres», «La veste doit couvrir complètement votre postérieur », « il vous faut demander l’accord de votre supérieur hiérarchique si vous souhaitez enlever votre veste, en cas de fortes chaleurs… ». Il n’est sans doute pas inutile de donner des références aux collaborateurs et l’on ne saurait d’ailleurs blâmer l’intention. Mais ce qui frappe, c’est que ces conseils aillent aussi loin et aient fait l’objet d’un guide aussi précis sans anticiper qu’il risquait, à un moment ou un autre, de se retrouver sur le net. Depuis le temps que l’on sait qu’Internet rend impossible de segmenter les publics et que chaque message peut se retrouver tôt ou tard sur la place publique…

Le second concerne la montée en puissance, depuis Hadopi 2, du site de téléchargement MegaUpload. Résultat que l’on imagine à l’opposé (ici aussi) de la volonté des initiateurs de la loi. Selon les chiffres de comScore, le site connaît une hausse phénoménale (+35% de fréquentation par rapport à l’an passé soit 7,4 millions de français [visiteurs uniques] au seul mois de novembre).

Quel rapport entre ces deux informations direz-vous ?
Et bien tout simplement en ce début d’année que « Gouverner c’est prévoir » (E. de Girardin) et que la fracture ne cessera de s’accroître entre ceux – « dresseurs » ou législateurs – qui tentent de retenir, un siècle qui n’existe plus depuis 10 ans et ceux qui chaque jour anticipent, cherchent de nouvelles solutions, innovent, proposent et se disent que l’imagination et le pragmatisme n’ont assurément aucune raison d’être opposables.

Très belle année à tous !

Thierry Wellhoff

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