• 2 janvier 2012
  • 3  min

Yves Lapierre, Directeur général de l’INPI

Son parcours

Ingénieur de l’école polytechnique et Docteur es sciences en physiques, Yves Lapierre a commencé sa carrière comme chercheur au Commisarait à l’Energie Atomique et au sein de la prestigieuse université américaine de Stanford.

Fort de cette première expérience, il fait ses débuts dans l’industrie aéronautique dans l’entreprise Hispano Suiza avant de rejoindre le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) où il pilote l’un des grands programmes de recherche pendant 5 ans. Yves Lapierre retourne alors vers l’industrie et entre dans le Groupe Areva pour diriger une « business unit », en charge de la maintenance et de l’entretien des sites nucléaires. Pour Yves Lapierre, le rôle du manager est de faire progresser ses collaborateurs, les faire grandir à la fois sur le plan individuel et collectif. Il est donc animé par une réelle ambition de travailler au sein de l’entreprise à développer les compétences et les talents de chacun.

Le 25 août 2010 Yves Lapierre est nommé directeur général de l’INPI.

En parallèle de ses activités professionnelles, Yves Lapierre apprécie les moments en famille qui lui permettent de se ressourcer chaque jour. Il se targue également d’être un bon cuisinier et apprécie en conséquence la bonne chère tout autant que les longues promenades en bateau, à moteur, qu’il s’octroie aussi souvent que possible.

Présentation de l’INPI

L’institut national de la propriété industrielle (INPI) est un établissement public ayant pour vocation de protéger et valoriser l’innovation. Dans le contexte actuel, il est essentiel que la propriété industrielle soit perçue comme un levier stratégique de croissance et de développement pour les entreprises, et les évolutions initiées au sein de l’INPI depuis quelques années vont en ce sens en suivant trois axes :

  • Faciliter la vie des entreprises : l’INPI s’attache à simplifier les démarches, notamment grâce à la dématérialisation des procédures.
  • Accompagner les entreprises dans leur compréhension des enjeux de la propriété industrielle, les sensibiliser, avec une démarche forte de proximité sur le terrain puisqu’il y a 22 implantations régionales. Cela passe également par la formation des acteurs publics et privés de la propriété industrielle. L’INPI travaille aussi avec l’ensemble des acteurs de l’innovation notamment OSEO, les Conseils régionaux, les chambres de commerce, les pôles de compétitivité…
  • Informer : les bases de données de l’INPI, en accès libre et gratuit, sont des outils importants en termes d’intelligence économique qu’il s’agisse des brevets, marques, dessins et modèles, jurisprudence… Yves Lapierre a l’ambition de renforcer l’axe de veille économique qui complète la dimension stratégique pour l’entreprise.


Sa vision du marché

« Le point fondamental est que la communauté économique internationale a pris conscience de l’importance de la propriété industrielle dans son ensemble et fait en sorte qu’elle soit un levier majeur de l’innovation sous toutes ses formes. Mais parallèlement, du fait de l’internationalisation et de l’émergence d’internet, le problème de la contrefaçon s’est étendu. Loin de se limiter au seul secteur du luxe, elle touche aujourd’hui la plupart des secteurs industriels :médicaments, automobile, alimentation, produits de grande consommation » explique Yves Lapierre.

Il est donc nécessaire pour l’ensemble des pays, développés et émergents, de travailler à une meilleure harmonisation des décrets et des lois qui régissent ce domaine, Yves Lapierre illustre ces propos en prenant pour exemple les Etats-Unis « il y a quelques semaines la loi américaine a été modifiée afin de supprimer certaines particularités et ainsi mieux s’adapter au système international. Même les pays émergents jouent le jeu de l’harmonisation. Ils ont bien compris, et notamment les BRIC, qu’ils ne pourront asseoir leur développement qu’en utilisant la propriété industrielle, à la fois sur leur marché interne mais aussi pour leur développement à l’international afin d’entrer au mieux dans les standards du commerce international. Par exemple la Chine, qui a une croissance très importante du nombre de brevets, a déposé, en 2010, auprès de l’Office Européen des Brevets, plus de brevets que la France et l’Angleterre réunis. »

Malgré cela, le Directeur général de l’INPI semble très optimiste « Si les problématiques de contrefaçon ont fortement progressé ces dernières années, l’enjeu est de limiter le fléau. Il y a encore beaucoup de travail à faire, mais l’ensemble des acteurs et pays y travaillent conjointement, y compris la Chine qui développe une politique de lutte contre la contrefaçon très énergique. Déjà, parce que le pays est confronté, sur son propre territoire, à des conflits entre entreprises chinoises puis, parce que la Chine et l’ensemble des pays émergents ont conscience qu’ils ne pourront s’intégrer au commerce international sans réciprocité du respect des droits. Ce n’est qu’un début, mais la tendance est réelle. On est en bonne voie et l’année 2011 a été marquée par des avancées très importantes en termes d’harmonisation au sein de l’Union Européenne avec la mise en place, dans 25 des 27 pays de l’Union, de règlements qui permettront de disposer d’un titre de propriété industrielle, le brevet unitaire, valable dans les pays signataires. Donc on avance bien sur des outils de facilitation pour les entreprises, réduire les couts et donner une plus grande sécurité juridique pour leurs actifs immatériels. »

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