• 3 octobre 2016
  • 3  min

« J’ai toujours dans un coin de ma tête la volonté d’être le premier à donner la bonne info »

Si son nom ne vous dit peut-être rien, son visage vous est forcément familier. Antoine Genton la « nouvelle gueule de l’info » le présentateur qui séduit les Français (et les Françaises) et que certains s’amusent à comparer à Laurent Delahousse. Celui dont la barbe affole les réseaux sociaux. Animateur depuis 2012 sur iTELE, fidèle à la future C News et talent montant de la chaîne, Antoine Genton, passionné par l’info en continu, se souvient des directs qui n’en finissent plus et nous explique que tout va plus vite.

  1. Vous arrivez sur iTELE en 2012. Cette année marque également le début des attentats qui n’ont de cesse d’endeuiller la France. Journaliste, vous devez désormais informer en situation d’urgence et de manière instantanée. Comment faites-vous et qu’est-ce que ça change dans votre métier ?

« L’instantanéité ? Oui bien sûr on doit en tenir compte, on ne peut pas faire sans. Ça change notre manière de travailler parce qu’on doit vérifier beaucoup plus d’informations qu’avant et beaucoup plus rapidement. La base de notre métier est toujours la même, on vérifie avec au moins deux sources ce que l’on avance. C’est essentiel. Mais on doit travailler plus vite, sans tomber dans la course effrénée à être les premiers à donner l’info coûte que coûte. Evidemment, je travaille pour une chaîne d’information en continu et j’ai toujours dans un coin de ma tête la volonté d’être le premier à donner la bonne info. Donc on vérifie nos sources, tout le temps. J’ai en tête l’exemple des attentats du 13 novembre. Beaucoup d’informations nous sont parvenues via les réseaux sociaux. On a énormément filtré ces informations. Dans ces moments de sidération et très graves, on peut être tenté de s’affoler et de s’exprimer en faisant des liens rapides entre les informations qui nous parviennent. Mais c’est justement ce qu’il ne faut pas faire. Cela demande une certaine dose de sang-froid. Quelques minutes après l’annonce de ces fusillades atroces dans les rues de Paris et après la prise d’otage au Bataclan, on nous a dit qu’il y avait des coups de feu qui étaient entendus au Louvre, à Châtelet…. Bien sûr nous n’avons pas communiqué sur ces informations, qui se sont très vite révélées fausses. On se renseigne, on passe des coups de téléphone et on se déplace. Tout ça dans l’urgence mais de manière organisée.

Dans ces moments critiques comme une attaque terroriste, les autorités peuvent être en relation avec les rédactions. Cela dit, il faut quand même que nous, journalistes, restions vigilants pour faire en sorte que l’on puisse conserver notre liberté de travailler, c’est-à-dire donner les informations qu’on estime nécessaires. C’est que l’on appelle la liberté de la presse. »

  1. Vous présentez l’intégral weekend et vous avez également pour habitude d’animer de nombreux débats. Un souvenir marquant ?

« Je n’ai pas de débat en particulier à vous raconter. Ce qui m’intéresse dans cet exercice c’est de donner du temps aux deux débatteurs pour leur permettre de développer leurs idées. Il s’agit de concilier le temps court d’une chaîne d’information en continu et un temps un peu plus long nécessaire à l’expression des idées. Une fois les idées exposées, le débat peut s’engager. Il est vrai que les débats sont plus souvent tendus que cordiaux. Il arrive par exemple que l’un des débatteurs quitte la table et donc le plateau… Ce sont des choses qui arrivent, ça fait partie de la vie du débat d’idées. J’aime beaucoup cet exercice journalistique qui n’est pas incompatible avec le format d’une chaîne d’information en continu.

À propos de la présentation de l’info, outre la soirée du 13 novembre, je me rappelle par exemple de la soirée du 22 septembre 2013. Je me suis retrouvé à couvrir les élections législatives en Allemagne, l’attaque terroriste contre un centre commercial à Nairobi et la finale du championnat d’Europe de basket. Trois infos hyper importantes qui rentrent en collision. On est restés six heures à l’antenne. C’était très intense. »

  1. iTELE change de nom, qu’est-ce que ça change pour la chaîne ? et pour vous ?

« Oui, iTELE évolue et deviendra C News à partir du 24 octobre. Changement d’habillage, nouvelle grille des programmes. Ce qui change pour nous journalistes ? Ce sont les synergies souhaitées par Vincent Bolloré avec le groupe Canal + et qui se mettent en place, avec particulièrement la place donnée au sport et au cinéma. »

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