Pourquoi la RTE remplace la RSE dans les attentes sociétales
La RSE a ses limites : trop normative, trop standardisée, trop centrée sur l’entreprise. Aujourd’hui, la Responsabilité Territoriale des Entreprises (RTE) change la donne : elle oblige les marques à redescendre sur le terrain, là où se construisent la confiance, la légitimité et l’impact réel.
Jouer la proximité
Une étude récente de l’Institut Terram, publiée en mars 2025, affirme que la RTE vise à « remettre l’entreprise au centre du village » : à savoir, reconnaître l’impact concret (positif ou négatif) des entreprises sur leur territoire d’implantation. Dans les faits, un territoire ne se réduit pas à une carte : c’est un écosystème vivant composé de ses habitants, ses collectivités, ses commerces, les services publics et son tissu associatif. Pour les communicants, l’enjeu est clair : incarner la proximité vraie, même pour un acteur global. Cela suppose des relais locaux, des voix de terrain, des preuves tangibles.
Ancrer ses preuves
La RTE doit s’écrire dans l’action. Quelques pistes :
- Emploi et formation locale : travailler avec les acteurs éducatifs ou associatifs du territoire pour recruter, former, développer des compétences.
- Mécénat de compétences, partenariats avec des écoles, clubs, associations, mécénat culturel ou social… Autant de moyens de contribuer concrètement à la vitalité locale.
- Investissements territoriaux : infrastructures, services partagés, soutien à l’attractivité locale… des contributions qui dépassent le simple bilan RSE pour participer à la cohésion du territoire.
En clair : plus de terrain pour une empreinte durable.
Faire des territoires des partenaires, pas des cibles
Avec la RTE, le territoire cesse d’être un “marché” à exploiter et redevient un partenaire stratégique. On co-construit, on coopère, on s’adapte aux dynamiques locales. Ce nouveau paradigme repose sur la coopération entre entreprises, collectivités, acteurs sociaux et économiques, pour créer de la valeur partagée. Des récits récents l’illustrent avec des entreprises qui réimplantent des ateliers, lancent des programmes de relocalisation, investissent dans l’éducation locale ou l’innovation territoriale.
Réinventer les indicateurs
La vraie révolution de la RTE ? Intégrer le territoire… au bilan de l’entreprise. La RTE ne doit pas rester un concept abstrait, mais devenir mesurable, traçable comme un passif ou un actif territorial. Quand les entreprises comptabilisent non seulement leurs émissions, leurs audits, leurs profits, mais aussi leur impact local — emploi, ancrage social, externalités positives — elles redéfinissent leur place dans l’écosystème. Et créent un avantage concurrentiel intangible : l’acceptabilité sociale, la confiance, la résilience territoriale.
La RTE n’est pas un “plus” de communication. C’est un levier stratégique : pour asseoir sa légitimité, sécuriser son acceptabilité, attirer les talents, générer de la cohésion sociale et de la valeur partagée. Pour les communicants : le terrain n’est plus une option, c’est un impératif.