• 11 janvier 2009
  • 2  min

Le classique ne se démode pas

Interview de Jean-Luc Hess, Journaliste animateur de la matinale de Radio Classique

Depuis la rentrée 2008, Jean-Luc Hees anime la tranche matinale de Radio Classique (8h-10h). En cette rentrée 2009, Wellnews a souhaité faire ave lui un premier bilan de ce rendez-vous phare de la chaîne. Jean-Luc Hees a débuté sa carrière en tant que correspondant pour France Inter aux Etats-Unis dans les années 80. Il impose vite son style ce qui lui permet de présenter le journal de 12h sur France Inter. Il produira et réalisera ensuite l’émission culturelle « Synergie » avant de diriger la station de 1997 jusqu’en 2004. En 2006, il arrive sur Radio Classique avec « Hees comme société » où sont évoqués culture et sujets de société. Par ailleurs, Jean-Luc Hees est l’auteur de deux livres, « La saga de la Maison Blanche », aux Éditions Presses de la Renaissance (2006) et « Sarkozy président ! Journal d’une élection », aux Éditions Du Rocher (2007).

Vous avez pris les rênes de la matinale de Radio Classique à la rentrée 2008… Un premier bilan ?
C’est un créneau très original, où l’offre est particulière, très pointue sur le chapitre économique. La crise a évidemment servi le lancement de cette nouvelle tranche. Le pari est à la fois simple et complexe : recruter des auditeurs fatigués du « bruit » et d’une animation forcenée, où l’ego de l’animateur compte davantage que les questions posées aux invités et ne pas priver, évidemment, ces mêmes auditeurs du service d’information qu’ils sont en droit d’attendre. Au total, les amener à une sorte de « club » où leur intelligence est respectée. Pour l’instant, ça marche.

La démocratisation de la culture a toujours été votre cheval de bataille… Cette matinale a précisément vocation à allier culture et économie, pari réussi ?
On vend d’avantage de DVD que de locomotives ou de lave-vaisselle à travers le monde. La culture est une offre essentielle pour le type de clientèle susceptible d’écouter Radio Classique. Culture n’est pas synonyme d’ennui. Tout est dans le dosage et le ton employé. On peut de toute façon imaginer, a priori, qu’un amateur de musique classique peut aimer un livre, une pièce de théâtre ou un film. Les mélomanes ne sont pas des monstres !

Donat Vidal-Revel, Directeur général adjoint de la station, a déclaré que le but de Radio Classique était de « créer une marque de fabrique ». Quelle est, selon vous, la spécificité de la station, ce qui fait son identité ?
La spécificité de la station, de mon point de vue, c’est cette ambition de devenir une oasis de sens et de plaisir, de raffinement et d’accessibilité, au milieu d’un désert bruyant où tout le monde s’imite, et pas forcément vers le haut. Le ton de la BBC me semble convenir à ce genre de projet. Encore une fois, le respect des gens qui écoutent cette antenne est primordial pour entraîner le « produit » vers une sorte d’harmonie radiophonique, ni vieillotte, ni endormie. Au contraire.

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