• 11 février 2009
  • 3  min

Pierre Bouteiller, un ton au naturel…depuis 50ans !

Interview de Pierre Bouteiller, Animateur de Si bémol et fadaises sur TSF Jazz

Pierre BouteillerTSF-JazzIl est, à la radio, des noms qui durent et restent… Personnalités discrètes mais incontournables, populaires mais de haute volée. C’est le cas de Pierre Bouteiller, aujourd’hui aux commandes de Si bémol et fadaises sur TSF Jazz, que Wellnews a souhaité mettre à l’honneur ce mois-ci.
C’est à 24 ans que Pierre Bouteiller entame sa longue carrière à la radio avec Europe 1 en 1958, avant de se lancer dans la chronique quotidienne. Longtemps animateur du Magazine sur France Inter et autres émissions mythiques, il devient Directeur des programmes de la chaîne, puis Directeur de France Musiques en 1999. C’est aujourd’hui sur TSF Jazz qu’il réussit à allier dans le plaisir son amour pour la radio et pour la musique en animant Si bémol et fadaises, émission quotidienne retraçant l’histoire du jazz ainsi que ses génies connus ou méconnus. Il est également l’auteur de Radioactif (Robert Laffont, 2006), dans lequel il raconte les souvenirs heureux, et mouvementés, de sa longue histoire d’amour avec la radio.

Vous avez toujours milité pour le professionnalisme, la compétence dans l’exercice du métier de journaliste… Le signe d’un manque de professionnalisme inhérent à la profession ?
Je parle en réalité du fossé entre les dirigeants de l’audiovisuel public et les journalistes, c’est-à-dire entre un personnel politique nommé par les pouvoirs publics et les professionnels des media qu’ils dirigent. Je parle en connaissance de cause, ayant été « remercié » par des présidents non-professionnels de la radio. A l’antenne, on ne peut pas tricher : un media radio ne se porte bien que lorsqu’il est dirigé par un professionnel, un journaliste, venant de la base. A Radio France, j’ai eu de vrais patrons (ex-journalistes) comme Roland Dhordain, Roland Faure et Jean-Marie Cavada. On peut, ailleurs, citer le cas de France Télévisions avec Patrick de Carolis. Les autres, je les appelle des touristes, des amateurs.

La liberté de ton a toujours été votre marque de fabrique. Que pensez-vous aujourd’hui de la liberté laissée aux journalistes ?
Vous savez, ce qu’on entend aujourd’hui était impensable il y a 30 ans. Voyez Laurent Ruquier ou Stéphane Guillon. Auparavant, la liberté de ton s’exprimait davantage par les choix musicaux que par la parole politique elle-même. Nous assistons aujourd’hui à une reprise en main de cette liberté de ton par le pouvoir politique, mais les media ont fait d’énormes progrès au cours des dernières décennies. C’était différent au temps de la RTF, avant même l’ORTF ! Il y a encore quelques mois, Europe 1 a beaucoup été considérée comme la « radio Sarko ». Ça l’est moins aujourd’hui. Le Président n’a jamais exigé tout le zèle et la révérence dont on a fait preuve à son égard ! Il faut également noter qu’il y a une obligation d’émotion, de « dézingage » systématique dans les media. C’est dans l’air du temps…

Vous animez aujourd’hui une émission sur TSF jazz, intitulée « Si bémol et fadaises ». Le jazz, on le sait, est l’une de vos grandes passions. Une émission 100% jazz… La réalisation d’un vieux rêve ?
Jean-François Bizot, qui a (re)créé TSF Jazz en 1999 avec Frank Ténot, m’avait appelé pour me proposer de rejoindre la chaîne en me laissant carte blanche. Je crois connaître le jazz, en effet. Avec ma société de production, j’ai produit des documentaires sur de grands noms du jazz comme Stéphane Grappelli, Claude Bolling ou encore Michel Legrand. Par ailleurs, j’ai toujours diffusé du jazz dans mes émissions, et lorsque j’étais Directeur de France Musiques, j’ai fait ajouter le « s » de France Musiques avec la volonté de développer toutes les musiques au sein de la chaîne. Dans « Si bémol et fadaises » sur TSF Jazz, je me suis créé des difficultés : trouver une nouvelle thématique chaque semaine ! J’ai du me mettre à fouiller dans ma discothèque pour trouver des angles, des sujets. Cela m’a permis de redécouvrir des trésors oubliés !

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