• 1 mai 2011
  • 3  min

Laurent Joffrin retourne vers le futur au Nouvel Observateur

Laurent Joffrin vient à nouveau de reprendre les rênes du Nouvel Observateur : quel regard porte-t-il sur la riche actualité et quel projet pour le Nouvel Observateur ? Entretien.

Que vous inspire la très riche l’actualité internationale (Japon, révolutions arabes,…) ?
Sur le Japon il y a le tournant sur le nucléaire, la prise de conscience mondiale de la nécessité d’en sortir à terme, même s’il y a des résistances ici et là et notamment en France. Pour les révolutions arabes ça démontre que l’occident (et la France) s’est trompé, avec cette croyance que les pays arabes étaient condamnés à régresser sous des gouvernements autoritaires et autres dictatures avec comme seul alternative l’islamisme le plus dur. Ce n’était pas vrai, il y a là-bas aussi une aspiration à la liberté et aux droits humains. Les pays arabes ont un visage très différent.

Et au niveau national, qu’est-ce qui vous marque en ce début de campagne ?
Ce qui est marquant dans cette campagne c’est surtout la coupure entre la population et les politiques : pas un seul des candidats, en dehors de Strauss Kahn qui n’est pas encore officiellement candidat, ne dépasse sérieusement les 20% des intentions de vote. Il y a un véritable rejet des parties traditionnelles. Au final il y a aura probablement un mouvement vers le vote utile, il n’empêche que le FN fera un bon score.

Vous venez de reprendre à nouveau les rênes du Nouvel Observateur, quel accueil de la rédaction ? Comment se porte le journal ? Quels changements pour la nouvelle formule semaine prochaine ? Quelles ambitions ? …
Pour l’accueil ça se passe bien je crois, on se connaît bien. Le Nouvel Observateur va bien avec une belle diffusion de 500 000 exemplaires *. Nous voulons néanmoins aller encore plus loin, encore remonter dans la vente au numéro, le kioske est notre thermomètre. Nous lançons donc une nouvelle formule cette semaine. Concrètement nous modifions la maquette et le chemin de fer : on va démarrer par l’enquête pour mettre en avant la création journalistique, nous enchainons avec notre rubrique « téléphones rouges » (pages de news d’actualité de format court) qui fera désormais 8 pages au lieu de 2, ensuite un sujet sur l’homme (ou la femme) de la semaine. Bref un ordre de présentation simplifiée, très lisible. Nous serons au final plus réactif, plus engagé, plus clair.

Biographie Laurent Joffrin
Journaliste et écrivain, Laurent Joffrin a tout d’abord été un militant. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et licencié en sciences économiques, il milite aux jeunesses socialistes, siège à la direction des MJS, constitue le club « Socialisme et Université » avec des étudiants du CERES comme Denis Olivennes. Membre du comité de rédaction de son organe, Le Crayon entre les dents (1976 – 1978), il publie alors des articles sur la presse et la politique et notamment une analyse critique du Nouvel Observateur et de ses relations ambivalentes avec le P.S. …

Diplômé du CFJ en 1977, il entre à l’Agence France Presse. Il quitte l’AFP pour participer à la création d’un nouveau quotidien, Forum international. En 1981, il intègre la rédaction de Libération. À l’origine du service économique avec Pierre Briançon, il incarne alors l’aile « moderniste » du journal. Il a ensuite dirigé le service Société avant de devenir éditorialiste et responsable de la page Rebonds du journal. En 1988, il succède à Franz-Olivier Giesbert à la tête de la rédaction du Nouvel Observateur. En 1996, il revient à Libération comme directeur de la rédaction, jusqu’en 1999 où il en part, appelé à nouveau par Claude Perdriel pour reprendre la direction du Nouvel Observateur… Il est nommé fin 2006 directeur de publication de Libération dans le cadre du plan de relance du journal proposé par Edouard de Rothschild, actionnaire de référence du quotidien. Le journal est recapitalisé, avec l’entrée de Carlo Carracciolo, fondateur de La Repubblica et son déficit est réduit.

Outre la presse, Laurent Joffrin est également régulièrement présent sur des médias tels que la radio ou la télévision. Il a notamment été chroniqueur sur France Inter pour un duel hebdomadaire avec Philippe Tesson, producteur et responsable de l’émission culturelle Diagonales, animateur de l’émission Les détectives de l’Histoire sur France 5 ou encore débatteur sur France Info avec Sylvie-Pierre Brossolette du Point,…).

Il est par ailleurs auteur d’une vingtaine d’ouvrages politiques et/ou historiques (notamment Mai 68, une histoire du mouvement, Seuil, 1988 – Les Batailles de Napoléon, Seuil, 2000 – Histoire de la gauche caviar, Robert Laffont, 2006 – Le Roi est nu, Robert Laffont, 2008,…). Laurent Joffrin vient de reprendre les rênes du Nouvel Observateur (mars 2011).
* 502 442 en moyenne – diffusion France payée (source OJD 2010)

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