• 1 juillet 2014
  • 3  min

Arnaud Simon et Eurosport, une histoire qui dure depuis 20 ans

Arnaud Simon est entré en 1994 dans le groupe Eurosport, d’abord comme responsable du contrôle financier, avant de devenir responsable de la programmation, puis des équipes éditoriales. Il a notamment contribué au lancement européen d’Eurosport 2 en 2005. En 2010, il rejoint Eurosport France, dont il est aujourd’hui Directeur Général. Né en 1968, Arnaud Simon est diplômé de l’EM Lyon, et a ensuite obtenu un Master de management des médias à l’ESCP Paris.

Rencontre avec un accélérateur de la médiatisation du sport

Comment va Eurosport ?
La chaine va très bien. Elle continue d’être la chaine de sport la plus connue des Français, avec 79% de notoriété, et ce taux progresse encore.  Ces trois dernières années, elle a gagné 13%, malgré l’arrivée de nouveaux acteurs ou la TNT gratuite. Notre progression est continue et plusieurs raisons l’expliquent. D’une part, nous sommes une chaine populaire, dans le sens noble du terme, proposée dans les bouquets de base, qui combine à la fois la qualité de programmes et un coût d’accès raisonnable pour 9 millions d’abonnés. Ce n’est pas rien, quand on sait les arbitrages financiers – téléphonie, logement… – auxquels sont soumis les ménages. Par ailleurs, Eurosport est une chaine authentiquement généraliste, avec des disciplines, bien sûr, comme le foot ou le rugby, mais aussi les sports d’hiver, où nous sommes numéro 1, le cyclisme, le tennis – avec trois Grands Chelems – ou le snooker.

Comment la chaîne en est-elle arrivée là ?
Eurosport a un tempérament d’entrepreneur, qui passe par l’innovation. Nous avons, par exemple, été les premiers à mettre du biathlon en direct à l’antenne – depuis, la discipline a rencontré son public. Mais il existe plusieurs formes d’innovation. D’abord éditoriale. Que veulent les téléspectateurs ? Nous avons des abonnés qui aiment le sport, pas le sport bling bling, non les défis, les compétitions, le spectacle offert par des hommes et des femmes – nous tenons à cet équilibre des sensibilités – qui se battent pour dépasser leurs limites. Nous devons juste répondre à leurs attentes. Après, il y a des innovations technologiques sur lesquelles nous nous sommes évidemment positionnés comme les caméras embarquées dans les sports mécaniques. (…) Les abonnés en veulent pour leur argent et la première de nos obligations est de leur raconter des histoires – et le sport en offre beaucoup. Car il ne suffit pas d’acheter des droits et pendant cinq ans, par exemple sur Roland Garros, de ne rien changer. Ces droits créent un devoir d’inventivité.

Quel est votre rôle dans ce contexte ?
Ma fonction consiste à insuffler une dynamique qui amène à améliorer ce qui fonctionne et innover. Eurosport doit raconter, constamment, des histoires qui dépaysent les abonnés et des histoires toujours nouvelles. Dès lors, je donne des axes et l’équipe éditoriale se met au travail. C’est un plaisir, à la fin, quand le résultat est à l’antenne, de voir que cela dépasse mes espérances. Je vais prendre l’exemple de Roland Garros, qui nous a permis cette année d’apporter de grandes innovations. Nous avions, pour la première fois, une exclusivité entre 11h et 15h sur les neuf premiers jours. Ce tournoi, c’est un monument national et nous avons décidé de le revisiter. Nous avons créé des programmes avant cette tranche pour y conduire nos abonnés, par exemple un 7h-10h composé à 100% de news Roland Garros. Mais le 11h-15h a lui-même fait l’objet d’une innovation. Le casting de nos consultants dépendait des matchs. C’est ainsi que pour commenter Monfils, nous avons invité, à côté de nos journalistes, un consultant avec la même « explosivité » – Henri Leconte en l’occurrence. Ou pour Federer, nous avons pris un consultant renvoyant à l’élégance du Suisse, Guy Forget.

Quelle épreuve incarne l’esprit Eurosport ?
La Coupe de France de football. Elle s’inscrit dans notre logique de chaîne populaire et de proximité. En mélangeant professionnels et amateurs, elle dégage une saveur qui porte nos valeurs. A l’arrivée, on ne parlera pas d’Eurosport dans les « dîners en ville ». En revanche, dans les régions, dans les familles, nous avons pris une place qui me rend très fier. Je pense à ce chauffeur de taxi récemment, qui me demandait où je travaillais et qui m’a dit « Merci » pour les moments que nous lui offrons. « Le matin, mon café et la télé avec le ski – je démarre avec Eurosport : c’est un vrai bonheur ». Mais puisque vous parlez d’incarnation, j’aimerais signaler un élément qui génère cette affection qui nous est portée : nous avons aussi fait un gros effort pour mettre à l’antenne des personnalités portant nos valeurs. Des personnalités simples, naturelles, directes – ni agressives ou polémiques. Elles animent des émissions comme Les Rois de la pédale (cyclisme) ou Avantage Leconte, et ont beaucoup contribué à augmenter notre notoriété.

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