• 1 décembre 2014
  • 4  min

Un institut d’étude, un prospectiviste, une multitude de tendances !

Au début du mois de novembre, BVA livrait quelques extraits de son carnet de tendances 2015-2019, dont la sortie officielle est prévue courant décembre.

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Ce carnet de tendances BVA se veut être un outil de réflexion prospective à moyen terme au service de l’entreprise afin d’appréhender les grandes évolutions au niveau des marchés, des clients ou encore des métiers. Un outil pour anticiper les comportements, besoins et attentes du consommateur et mettre en perspective ces différentes logiques qui traversent et construiront la société de demain. Un carnet qui répertorie 16 grandes tendances sociétales et 48 tendances opérationnelles. Invité par l’institut BVA, Joël de Rosnay, prospectiviste et écrivain, a ouvert le bal de cette présentation en exposant 6 tendances socio-économiques et culturelles dans l’écosystème numérique. Convaincu que la croissance reviendra, portée par la génération Y, et que pour sortir de schémas hiérarchiques désuets, elle pratiquera l’art de la « contournation » ou aura recours au « système D Col », soit le système D classique mais devenu collectif et collaboratif. De ces 6 tendances présentées, il est possible de dégager deux grandes orientations de la société.

Les systèmes hiérarchiques classiques ont vécu…

Pour définir cette première tendance, Joël de Rosnay parle d’humain « augmenté », concept qu’il explique par le fait que l’homme est aujourd’hui doté de plus de sens qu’au moment de sa naissance. Une augmentation liée à la technologie qui est partout. Ainsi « on ne va plus sur Internet mais on est dans Internet ». Une réalité qui bouleverse le rapport au monde, le rapport aux autres. D’autant plus vrai pour la génération Y qui vit pleinement dans cet écosystème numérique recherchant toujours plus de partage et de collaboratif. Reconsidérant la culture organisationnelle classique du travail, cette jeunesse préfère mettre en place l’évaluation collective. Associée à la « dictature » de l’immédiateté, cette remise en cause peut se résumer selon Joël de Rosnay par l’acronyme IKWIWAIWIN soit « I Know What I Want And I Want It Now ». Un cri plus sélectif que celui que poussait Freddie Mercury il y a déjà plus de vingt ans.

Ainsi, les structures rigides de type pyramidal encore très présentes dans le secteur éducatif, bancaire ou encore des assurances et qui pratiquent la «désintermédiation» ne seront plus adaptées.

Une initiative allemande illustre bien cette tendance de la création, de l’imagination et de la conception de systèmes innovants. Il s’agit de Friendsurance qui, comme son nom le laisse comprendre, est une assurance mais de nouvelle génération.

Le principe consiste à proposer aux internautes de s’assurer entre «amis» tout en laissant une place centrale aux assureurs traditionnels. Ici, tout est une question de montant de sinistre. Pour les petits sinistres, la communauté gère seule le remboursement. Et quand le sinistre est plus important, les compagnies classiques prennent le relais.

… la chose politique se doit également de changer.

« Du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Cette citation célèbre du seizième Président des États-Unis est revendiquée par cette nouvelle génération. Si Abraham Lincoln définissait en ces termes la démocratie, les jeunes aspirent à ce que cette dernière se pratique ainsi dans la réalité. Ils souhaitent sortir de la démocratie représentative pour entrer de plein pied dans la démocratie participative. Dans cette ambition, trois dimensions entrent en ligne de compte : la rue parce que c’est encore là que se font les révolutions, la télévision, car c’est encore le canal de masse et les réseaux sociaux, pour s’organiser, échanger des idées, partager du contenu. Avec ces réseaux, ils pratiquent la subversion numérique qui, fusionnée par Joël de Rosnay, donne le néologisme « cybversion ». Cet activisme peut prendre des formes diverses : destruction de réputation, promotion d’idées ou encore boycott.
Une toute récente initiative française fait écho à cette tendance. Un manifeste créé par la génération Y, pour la génération Y, a été publié fin novembre dans le journal Libération. Un manifeste provenant d’un mouvement constitué de 8 jeunes âgés de 22 à 29 ans. Sobrement et simplement nommé « mouvY », ce mouvement fait 3 constats : les affaires, le non renouvellement de la classe politique et les dépenses injustifiées.

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Le mouvement, au-delà des constats, fait également des propositions prônant la limitation à 3 mandats, des peines incompressibles pour les élus condamnés et une remise à plat du mode de rémunération des parlementaires.
Et pour véhiculer leurs idées, ce mouvement en appelle à la social currency, soit au partage sur les différents réseaux de tout à chacun.

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Ainsi, pour la génération Y, le monde politique actuel, organisé autour de grands partis, tout comme le monde de l’entreprise, où les systèmes hiérarchiques restent classiques, sont jugés «hors-jeu».
Enfin, loin de s’inscrire en marge de ces systèmes, cette génération ambitionne de proposer d’autres formes d’organisation, qu’elles soient politiques ou professionnelles.

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