• 14 février 2022
  • 2  min

Le mot qu’il faut ? 

Vous êtes peut-être passé à côté de LA sensation gaming de ce début d’année. Nulle question de football ou d’affrontements à coup d’armes à feu, mais plutôt de mots, de vocabulaire et de réflexion. Wordle, un simple jeu en ligne qui nous rappelle feue l’émission Motus de France 2. 

 

Le principe ? Trouver un mot en 6 tentatives. Pas de quoi susciter l’engouement, croirait-on. Et, pourtant, le jeu est devenu un véritable phénomène en janvier 2022 si bien que le prestigieux New York Times est allé jusqu’à débourser plus d’un million de dollars pour le racheter. Qui l’eût cru ? Et le succès ne s’est pas arrêté là puisqu’il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir des déclinaisons du jeu apparaître sur la toile :  SUTOM pour les habitants de l’Hexagone (une version qui diffère de sa grande soeur anglo-saxonne), MOTCHUS en hommage à la langue de Pagnol, WORLDLE pour les amoureux de géographie, Guess the board game pour les fans de jeux de plateau. 

Mais qu’est-ce-qui explique ce carton ? Est-ce parce que cela rappelle à nos âmes nostalgiques des émissions de télévision désuètes et des jeux de plateau, MasterMind en tête, d’une époque où les loisirs se voulaient plus “simples” ? Difficile d’en tirer de grandes leçons sur notre société, mais on peut cependant remarquer quelques caractéristiques du jeu qui font écho à certaines tendances d’aujourd’hui. 

Déjà indé-mot-dable ?

Tout d’abord, on ne passe pas des heures à jouer à Wordle en enchaînant les parties. Il n’y a qu’un mot, et qu’un seul à trouver chaque jour. Et gare à ceux qui feraient leur partie à 00:07 et qui n’auraient rien à se mettre sous la dent le lendemain. Nous sommes loin du binge watching de séries télé ou de parties de Zelda interminables. Wordle c’est quelques minutes de concentration par jour, et la patience doit être de mise si l’on veut s’y frotter à nouveau. Des habitudes qui nous semblent bien lointaines à une époque où l’on consomme tout, tout le temps, longtemps et très vite. 

Ensuite Wordle, visuellement, ce n’est pas grand chose. Un fond blanc, une grille, des cases de couleur. On se croirait revenu à l’époque où Pong et Tetris envahissaient les consoles de salon. Un graphisme épuré, à l’opposé des jeux de smartphones hyper chargés où l’oeil et l’oreille sont constamment sollicités par des icônes, des couleurs criardes, des sons, des animations… Wordle repose l’esprit et ça, c’est pas de trop. 

Enfin, Wordle c’est aussi la régularité. A part le mot qui change chaque jour, on n’est jamais perdu : toujours 5 lettres, toujours 6 tentatives, toujours le même code couleur. Pas de mise à jour hebdomadaire, de niveaux de difficulté ou de nouveaux personnages. De quoi garder ses repères et, d’une certaine façon, ne jamais être déçu. 

Singularité, sobriété et régularité : pas de fantaisie, ni de too much pour ce jeu qui aura enregistré, rien que sur le mois de janvier, plusieurs millions d’utilisateurs. Et si ça nous donnait quelques pistes de réflexion sur notre façon d’aborder cette nouvelle année ?

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