• 17 janvier 2022
  • 2  min

Management bienveillant ou Happy washing : quand la frontière est mince

Aujourd’hui plus que jamais, le bien-être au travail est un enjeu fondamental, et de plus en plus d’entreprises tentent de s’en approprier les codes. Mais à l’image du green washing ou du féminisme washing, cette tendance sociétale peut aussi être utilisée de façon malhonnête. Entre démarche sincère et simple argument marketing, où se situe la frontière ? Retour sur les bonnes et les mauvaises pratiques du management bienveillant.

Ce n’est plus à prouver, bien-être et productivité au travail sont deux paramètres intimement liés. Le coût du mal-être professionnel étant conséquent, de plus en plus d’entreprises ont compris que veiller au bonheur de leurs recrues constituait un avantage non négligeable. Car des salariés épanouis professionnellement, c’est la promesse d’une meilleure efficacité mais aussi d’un taux d’absentéisme, d’un turn-over et de risques psycho-sociaux considérablement réduits. Lointain parait donc le temps où les managers pouvaient se vanter de repousser les limites de leurs équipes sans prendre la peine d’en évaluer les conséquences. Pourtant, sur fond de crise sanitaire, les études récentes des baromètres QVT (Qualité de Vie au Travail)* montrent des constats alarmants sur la santé psychologique des salariés français. Les entreprises sont-elles donc si investies qu’elles le prétendent ?

L’écueil du superficiel

Le bien-être au travail se définit comme la perception personnelle qu’ont les salariés des contraintes liées à leur sphère professionnelle. La notion de perception est primordiale, puisque c’est bel et bien la façon dont chacun vit et ressent les choses qui est à prendre en compte. Oublier ce paramètre et simplement miser sur l’installation d’un baby-foot ou sur l’organisation d’after-works pour rendre ses équipes heureuses, c’est faire du Happy Washing. Dans la plupart des cas, le Happy Washing consiste à détourner leur attention par la mise en place de divertissements superficiels et matériels. Certaines entreprises poussent le vice en communiquant sur des valeurs qu’elles ne concrétisent pas en interne, dans le seul but d’améliorer leur image et leur stratégie de communication. Pour éviter de faire du bien-être des salariés un simple argument marketing, il est important de rester à leur écoute à long terme et de dialoguer en instaurant un système de feedback. Une façon efficace de désamorcer les conflits et de se recentrer sur les enjeux clés. Parmi eux : favoriser l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, prévoir les risques psycho-sociaux et les risques de burn-out, mieux répartir les charges de travail, faire davantage confiance à ses équipes, adopter des horaires de travail plus flexibles, etc. Ce type d’organisation n’étant pas forcément intuitif pour tous, les managers ne doivent pas hésiter à se faire accompagner par le biais de formations spécialisées et encouragées par les directions.

 

 

*BVA-BPI Group : Baromètre des salariés. La santé et le bien-être au travail, février 2020

38 % des salariés souffrent de stress, un sur deux ressent une fatigue liée à une surcharge de travail et 63% se disent potentiellement concernés par le risque d’épuisement professionnel

 

Baromètre T7 du cabinet Empreinte Humaine, mai 2021

44% des salariés français sont en détresse psychologique, plus de 2 000 000 de salariés sont en burn-out sévère 

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